Fanfiction StarCraft II

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Entre deux ombres

Par Iric
Les autres histoires de l'auteur

Chapitre 1 : Manipulation

Chapitre 2 : Le Fugitif

Une immense explosion anima l'espace de lumières vertes et rouges, enrobant et dévorant toutes particules s'approchant trop près. Dans un ballet écarlate, les vaisseaux manoeuvraient tant bien que mal pour éviter des geysers d'énergies atomiques. Des morceaux entiers de carlingue disparaissaient au contact de ces faisceaux particulaires.

- « La flotte est complètement dispersée commandant !
- Lancez les torpilles ! Visez en priorité les bâtiments estropiés ! Si nous avons une seule chance dans cette bataille, saisissons là ! »

Alors que l'officier d'armes s'occupait de retranscrire les ordres, la console de transmission commença à s'affoler, les écrans radars à se brouiller, les instruments de bords devenaient instables.

- Commandant ! Nous détectons d'importantes fluctuations en provenance du quart 0.3.1 du secteur quatre. Les outils de bords sont complètement déboussolés ! Ils ne reconnaissent pas du tout ces signaux. Il semblerait qu'un vaisseau soit en approche.
- Navigateur ! Vingt degrés bâbord, immédiatement !
- Vingt degrés bâbord !
- Si nous devons accueillir de nouveaux ennemis, nous leur ferons face ! »

La carlingue du vaisseau grinça sous l'effet du pivotement, puis soudain, une immense lumière blanche explosa dans un coin de l'espace, éblouissant quiconque l'observait. L'alarme du Fugitif retentit quasi instantanément.

_______________


QUARTIER GENERAL DES ARMEES - TARSONIS
16h30
Un mois plus tôt



« Commandant. »

L'amiral Suzaki s'avança et me salua. Il arriva devant moi, me serra la main et m'indiqua que je devais m'asseoir. Il se retourna à son siège et plissa les doigts en attendant d'avoir toute mon attention.

« Je vais aller droit au but. Vos actuels performances sont assez... décevantes, commandant. Comme vous le savez, votre vaisseau, le Pacificateur, un des joyaux de notre flotte, s'est fait dérouiller lors de l'entrainement contre un vaisseau de même classe, vieux de plus de soixante ans ! Vous vous rendez compte ? C'est inadmissible ! Et ce n'est pas la première fois que cela arrive, vous n'avez réussi aucun entrainement ! Je ne sais pas ce qui m'empêche de vous botter les fesses, ou de vous envoyer paître ailleurs... enfin si, la réputation de votre père, un homme... inestimable ! Contrairement à vous.
- Je n'ai que faire de mon père, je n'ai demandé à personne de me chouchouter auprès de vous.
- Tenez vos propos commandant. J'ai encore le pouvoir de vous en faire voir de toutes les couleurs ! D'ailleurs, j'ai votre nouvelle affectation.
- Je quitte le Pacificateur ? C'est injuste ! Entre les problèmes de configurations, les erreurs des officiers, les anomalies de système et j'en passe, c'est l'équipage qu'on devrait renvoyer, sûrement pas moi !
- Mais vous vous entendez ?! Cet équipage, ou un autre, doit savoir être dirigé, coordonné, ce que vous êtes incapable de faire ! Maintenant prenez votre affectation et quittait mon bureau, sinon ce n'est pas en première page qu'on lira votre misérable échec, mais dans les pages mortuaires !
- Amiral ! »

Attrapant le papier, je me levai brusquement, renversant la chaise sur laquelle je fus assis. Crispant mes mains, je me retins de les lui mettre en pleine figure. Le bureau ovale de l'amiral me répugnait, mais bien moins que l'homme qui siégeait en son centre.
Saluant à la va vite, je me retournai et quittai le bureau sans un seul mot d'excuse. Le rouge miroitait encore aux joues de l'amiral, mais de toute façon, les excuses, j'en avais que faire. Ce n'était pas dans mes habitudes. Sortant dans le couloir, je pris la direction du sous-terrain pour prendre ma voiture de fonction afin de quitter le bâtiment, quand on m'interpella.

« Commandant, je souhaiterais vous voir... Sur le champ.
- A vos ordres amiral. »

L'amiral Durance fumait près sa porte quand il m'interpella, puis quand il vu que je l'avais repéré, il jeta son mégot, rentra dans son bureau et laissa la porte ouverte. Sitôt entré, la porte se ferma en un éclair. L'amiral était déjà assis à son bureau quand je me présentai devant lui. Me regardant droit dans les yeux, il m'indiqua un siège où m'asseoir mais j'ignorai son invitation.

« Commandant, je vous pris de vous asseoir.
- Ce n'est pas une réunion officiel, pourquoi en prendrais-je la peine, amiral. - je le regardais hautement. Si je détestais un homme, c'était bien lui -
- De un, parce que je suis votre supérieur, et de deux, parce que j'ai à vous causer ! » Le ton n'était plus à la rigolade.

Je m'avançai et m'assis dans le premier siège et attendis que Durance m'invite à parler.

« J'en ai assez de votre comportement commandant. Un sale enfant gâté, qui ne sait pas quand il doit tenir sa langue !
- Comment...
- Taisez vous ! Vous attendrez que je vous autorise à parler pour le faire !
Vos méthodes plus que pitoyable pour diriger un navire de guerre vous ont valu cette affectation sur le plus vieux, et le plus moisis des navires de guerre de la Confédération. Nous sommes en pleine guerre avec le Combinat Kel-Morian et vous ne nous servez strictement à rien, à part à détruire nos propres bâtiments, et réduire le moral d'un équipage à zéro. Vos manières sont des plus intolérables. Cette affectation est la dernière que vous aurez si vous continuez dans cette voie là. Après cela, nous avons besoin d'un sous-fifre pour récupérer des pilotes à nous, qui ont été capturé, et je pense que vous attribuer la destruction de l'Hypérion de la flotte Kel-Morian, leur meilleur élément, nous serait très profitable. Nous aurions un bon moyen d'échange.
- Mais...
- Fermez là ! Vous êtes affecté au Fugitif, en espérant qu'il ne coutera pas votre tête.
- Vous ne pouvez pas amiral ! Je n'ai pas mérité cela !
- Oh que si ! Vous allez apprendre que l'armement ne fait pas tout dans un combat, et que la foi en son équipage, la connaissance de son vaisseau, et la cohésion au sein d'un bâtiment est primordial pour la survie de tous. Vous partez immédiatement. Une voiture vous attend pour vous conduire au spatioport de Tarsonis City. J'espère que vous ne me décevrez pas. Votre père était un homme bien, et j'en serais plus que malade de voir sa réputation terni par un petit emmerdeur de votre genre. Rompez ! »

Je commençai à avoir mal à la tête. Fusillant l'amiral du regard, je sortis du bureau. Deux marines m'attendaient. Vêtus d'une combinaison noire légère et armés de fusil Gauss, ils s'avancèrent vers moi.

« Nous avons reçu l'ordre de vous escorter jusqu'au spatioport. Veuillez nous suivre commandant. »

Un marine devant, un derrière, aucun échappatoire possible. De toute façon je ne comptais pas fuir, mais le manque de confiance qu'on me faisait, montrait bien que ma réputation était au plus bas. Les couloirs blancs n'exprimaient aucune émotion, aucune chaleur. Seul au monde. C'est peut-être ce que j'étais finalement. Seul au monde.

Arrivés à l'ascenseur, nous y pénétrâmes et descendîmes les quelques trois cent étages du bâtiment du quartier de la défense, en quelques minutes. Il nous déposa juste dans le hall, où dehors une limousine nous attendait. S'avançant vers la sortie, les marines gardèrent leur doigt sur la gâchette près à m'abattre au moindre faux mouvement. Quelque chose clochait. Ce n'était pas ce qu'on réservait habituellement aux commandants dans de telles situations, mais plutôt aux prisonniers. Mais devant la limousine, ils s'arrêtèrent net.

« Nous vous laissons là commandant, veuillez monter dans la limousine.
- Je croyais que vous m'escortiez jusqu'au spatioport ? - je les regardais avec dédain -
- C'est juste, mais nous vous suivrons depuis une autre voiture. Quelqu'un veut vous parler. »

Encore... Que me voulait-on encore ? Me réprimander ? M'insulter ? Me menacer ? Me tuer ? Je montai à contre coeur dans la limousine noire de jais, et m'assis sur la banquette arrière. Plutôt luxueuse, je me tenais sur une banquette ronde, avec au milieu un socle où se trouvait divers alcools. Au bout de quelques minutes de trajet, je voulus me servir un verre mais le panneau supportant les boissons s'ouvrit, faisant basculer tout ce qui se trouvait à la surface. Mais rien ne tomba, tout resta collé aux plaques de plastico-marbre.

« Qu'est ce que c'est que cette farce ? »

Un hologramme sortit progressivement du socle. Dès qu'il fut complètement sortit, il s'alluma et la face d'un homme m'apparut claire et nette. Il s'agissait de l'ex-commandant Burton, un proche de mon défunt père.
Un peu grassouillé, celui-ci s'était distingué lors de divers escarmouches dans le secteur Kropulu.

« Richard. Je suis content de te voir.
- Moi aussi mon commandant - C'était l'une des seules figures de la Confédération que je respectais par son courage et sa bravoure -
- Tu sais que tu peux m'appeler Jack - il me fit un clin d'oeil-
- D'accord. Que me vaut ta « visite » ?
- J'ai entendu dire que tu avais été muté.
- En effet. Dis- moi ce qui se passe ! Je ne comprend rien. On me traite comme un criminel, alors que c'est ces imbéciles du Pacificateur qu'on devrait pendre.
- Stop. Tu ressembles tellement à ton père physiquement, mais je me demande de qui tu as hérité de ce caractère... sûrement de ta mère.
- Tu connais ma mère ?
- Pas plus que toi. Mais cela ne peut venir de ton père.
- Si c'est encore pour te moquer de moi que tu es là, j'ai eu ma dose aujourd'hui, alors passe ton chemin.
- Et pour cause, il te fallait une sérieuse remise en place ! Je me rappelle encore quand tu étais petit. Dévoué, toujours à aider autrui, joyeux et convivial. Mais ce n'est plus que l'ombre de toi même.
- Un remise en place ? Tu te fous de moi ! On me file un vaisseau à moitié fini, on conspire contre moi, et j'ai besoin de me faire remonter les bretelles. Viens en au fait, je commence à m'impatienter. »

Jack soupira profondément. Il me regarda d'un air à la fois fatigué, et en même temps remplit de pitié. L'hologramme se brouilla légèrement puis l'image redevint nette.

« Richard. Ton comportement va t'apporter des ennuis. Je ne suis pas là pour te juger, mais pour t'avertir. Ce n'est pas des menaces en l'air que tu as reçu aujourd'hui. La flotte a besoin de garder le moral, et ils préfèreront t'abattre dès qu'ils en auront l'occasion pour faire croire à un assassinat du Combinat Kel-Morian. Cela remontera légèrement le moral de la flotte, voir pas du tout, mais au moins cela redonnera un regain de volonté à tous les équipages. Au pire, ils se serviront de toi si la guerre tourne mal. Alors fait attention. À ton prochain échec, ils n'hésiteront pas à appliquer leur menace.
- Et que dois-je faire alors ? Je fais de mon mieux.
- Je sais, et tu n'en es pas encore là heureusement. Tu dois leur prouver que tu es capable de diriger un vaisseau comme ton père le fut, il y a de cela des années. J'ai muté à ton bord le lieutenant-caporal Muchenko. C'est un excellent élément. Il t'aidera et te donnera conseil. Mais tu dois comprendre que le respect se gagne, et non s'obtient par des menaces. Tu détestes tes supérieurs pour cela, mais que doit en penser ton équipage. Tu ne dois pas les insulter à chaque erreur. Stimules les ! Mais si tu as été muté, c'est aussi de la faute de l'amirauté, bien sûr. Ils savaient ce qu'ils faisaient. Et toutes les avaries n'étaient pas le fruit du hasard. On a essayé de te mettre des bâtons dans les roues, et ça a réussit.
- Quelles bandes d'enfoirés. Je ne sais pas ce qui me retient de faire demi-tour et de mettre mon poing dans la gueule de cet enfoiré de Durance.
- Bon sang Richard ! Tiens tes propos, merde ! J'en ai assez de tout ça. Rejoins Muchenko et bouges toi le cul ! Terminé. »

La transmission se coupa nette. J'étais assez choqué par cette scène. Peut-être devais-je me remettre en question. Il était peut être temps d'essayer de changer et de me mettre sérieusement au boulot. Je regardai un instant à travers la fenêtre et vu que j'étais arrivé à la plateforme de transport militaire, à destination du spatioport. Désormais, je devais rencontrer le lieutenant-caporal Muchenko. J'aviserais ensuite. Mais en tout cas, je tâcherai de ne pas décevoir Jack...
SPATIOPORT - TARSONIS
22h34


« Voici le Fugitif, commandant. »

J'en restais sans voix. On m'avait guidé jusqu'au hangar où était stationné mon nouveau vaisseau. Je devais partir dans quelques heures, on m'avait dit, le temps de finir les préparations. Je pensais à des chargements, des révisions, des derniers réglages, mais sûrement pas à des réparations si importantes. Des grues élevaient des plaques de titanes de plusieurs dizaines de mètres carré pour combler les nombreuses brèches constituant toute l'aile gauche du vaisseau. Je crus un moment que c'était une blague.

« Capitaine, j'adore votre sens de l'humour. Mais où est mon vaisseau ?
- Commandant. C'est... le Fugitif.
- Vous voulez rire ?! C'est une vraie passoire ! Je ne sais pas comment vous l'avez amené ici, mais...
- Nous l'avons remorqué depuis la station de recyclage orbitale. Il devait être démantelé, jusqu'au début de la guerre.
- Il n'a plus de moteur ?
- Si, si, ils avaient été changé il n'y a pas si longtemps que ça... C'est juste que le vaisseau n'était pas pressurisé et que les circuits inertiels étaient hors service.
- Pas pressurisé ?
- Pour tout vous dire, nous voulions le ramener ici sans aide supplémentaire, mais un incendie a dévasté la passerelle lors de l'opération, réduisant la majeur partie des circuits à néant. Dès lors, le vaisseau fut dépressurisé pour éteindre l'incendie, et impossible à un équipage, même en combinaison, de l'amener ici.
- Et vous voulez que je commande ce tas de ferraille, capitaine ?
- Il est en étant de voler, commandant - le capitaine éclata d'un petit rire - Ne vous inquiétez pas, nous l'avons remis presque à neuf. Tous les systèmes primaires sont opérationnels, seulement quelques systèmes secondaires sont hors service, tel que les communications sub-spatiales, mais vous aurez le temps pendant le trajet de les réparer. Ah oui, plusieurs compartiment ont été condamné, ils nous étaient impossible de réparer la coque dans les temps, nous vous avons laissé le matériel nécessaire pour finir les réparations.
- Presque à neuf ? Donnez moi le registre, et fichez le camp ! »


Je signai le registre et le lui jetai à la figure. C'était se foutre du monde. Une épave. Oui, une épave ! Voilà avec quoi je devais me battre, et défaire mes ennemis. Oui... ils mourront... mais de rire en voyant cette épave engager le combat.

Les étincelles fusaient de toute part, inondant le hangar de lumière. C'était un spectacle incroyable, voir spectaculaire, ou encore hypnotisant... pour un vaisseau sortant de l'atelier. Mais ici, c'était pitoyable. Cette obsession de vouloir redonner vie à un vaisseau en morceau était vraiment affligeante. C'était comme essayer de réanimer un cadavre. Laissez le mourir en paix !

Je traversai le ponton pour accéder au vaisseau. Je me préparai intérieurement à être choqué. Traversant le sas, j'évoluai dans un espace jonché de câbles, qui pendaient depuis le plafond. Les murs étaient à plusieurs endroits découpés, les plaques posées à même le sol, laissant apercevoir des entrecroisements de câbles rafistolés, coupés, noircis voir fondus par la chaleur de l'incendie. Il s'était donc étendue bien plus loin que la passerelle.

Je continuai d'avancer quand j'atteignis enfin la passerelle. La porte avait été enlevé, et je dus passer au-dessus d'une sorte de pilier qui soutenait l'encadrure de la porte. De nombreux techniciens travaillés d'arrache-pied pour remettre les circuits en état. Je m'avançai lentement, consterné pas l'ampleur des dégâts. La majeure partie des outils avaient complètement fondu. Les murs de la salle étaient entièrement noircis, recouverts de suies, mais plusieurs hommes s'attardaient à nettoyer ces saletés. J'étais trop subjugué par tout ça, que je fus surpris quand le lieutenant de quart hurla.

« Le commandant est sur le pont ! Garde-à-vous ! »

Tout l'équipage présent arrêta immédiatement leur travail, se levant et saluant leur commandant. Personne ne bougea. Je m'avançai, les regardai un par un, puis me tournant vers le lieutenant de quart, je les renvoyai à leur tâche.

« Bienvenue à bord, commandant. Je suis le lieutenant Muchenko, je serai votre second. »
- Merci. Comment avance les travaux ? On m'a informé que le vaisseau était prêt à décollé.
- Essayez de jeter un oiseau du nid, sans ses ailes, et vous verrez s'il vole, mon commandant. - Muchenko me regarda et me sourit. Il me plaisait bien - Enfin, oui, il vole, mais il ne faudra sûrement pas le pousser à sa vitesse maximum. Pas plus que soixante pour cent en vitesse subluminique. Les moteurs supraluminiques sont opérationnels à cent pour cent, au moins une bonne chose.
- Quand est-ce que nous serons prêt à partir ?
- Techniquement, nous sommes prêt, mais il serait suicidaire de nous envoyé immédiatement. De nombreux compar...
- Lieutenant, je ne vous ai pas demandé de donner votre avis, seulement si ce vaisseau était prêt à décoller ou non. » Je l'avais dit d'un ton des plus froid. Je le regrettai mais je ne pouvais pas m'excuser devant tout le monde. J'avais besoin d'un peu de repos. « Il est opérationnel mon commandant.
- Merci, vous pouvez disposer. Faites ce que vous avez à faire... Ah oui lieutenant, où sont mes quartiers ?
- Je vous les ai indiqué sur ce PDA. »

Saisissant l'objet, Muchenko se détourna et retourna à son travail. Je devais être vigilant face à mon comportement. Certes, je n'avais aucune raison de m'excuser, mais il était clair que si je ne me faisais que des ennemis, ce serait encore pire.

Le PDA en main, j'observai la direction à prendre. J'étais assez loin de mes quartiers apparemment. Je pris un premier ascenseur, puis un second, avant d'arriver enfin dans le couloir des officiers. De là, après plusieurs minutes de marche, je parvins au fond du couloir. Il était assez drôle de voir la différence de ton entre le vaisseau en général, et le quartier réservé aux officiers. Les murs étaient peints, même si celle-ci datait, d'une sorte de beige-gris. Des lampes rétros étaient accrochées aux murs, donnant un air vieillot mais aussi luxueux. C'était d'ailleurs le seul endroit où tout fonctionnait, et que rien n'avait été éventré... Enfin presque...

La porte de mes quartiers était composée d'un lecteur digital. Lui n'était pas encore fonctionnel. Ouvrant la porte, j'observai les nombreux cartons posaient à la va-vite, et souvent malmenés : de nombreuses brèches faisaient état de leur transport pitoyable et les morceaux de verres sur la moquette montraient également qu'on avait pris aucune précaution pour les entreposer. Pénétrant lentement, je pris le temps d'essayer d'apprécier ces nouveaux quartiers. Un lustre était accroché au plafond. Il était en cristal, et avait bien plus de cinquante ans. Le cristal était éméché, par-ci, par-là, réfléchissant la lumière dans de nombreuses directions. C'était très beau à voir. Les murs étaient tapissés d'un papier peint de couleur identique au couloir. Plusieurs lampes rétros étaient posées sur différentes tables ornant la pièce. Ce côté spacieux me plaisait beaucoup.

Un objet sortant de l'ordinaire attira immédiatement mon attention. Il s'agissait d'une babiole, une sorte de cristal luminescent entreposé là depuis de très, très nombreuses années, au vu de la couche de poussière le recouvrant. Je le saisis, le nettoyant, puis j'inspectai sa surface. Ne voyant rien d'autre que sa couleur bleu, je décidai de le reposer, quand, je ne sais pourquoi, me vint l'idée d'effleurer la surface du bout des doigts. Je fermai les yeux et laissai mes sens faire le reste.

D'abord, je ne sentis rien de plus que la surface douce de l'objet, puis me vint une drôle de sensation, comme une aura chaude, réconfortante, prenant part de mon corps, m'apportant un immense bonheur intérieur, j'oubliai tous mes problèmes. Je me sentais totalement en sécurité.
L'interphone bipa une fois... deux fois... trois fois, quand je sortis enfin de mon état de transe. Je rouvris les yeux, et observai le cristal luminescent brillait encore plus qu'avant. Mais cette fois, il n'avait plus la couleur bleu azur, mais plutôt une couleur orange, d'un ton coucher de soleil. Je le reposai sur son réceptacle, et activai l'interphone.

« Commandant, ici le lieutenant Muchenko. Votre présence est demandée sur le pont.
- Par qui ?
- L'amiral Durance, il souhaite s'entretenir avec vous avant votre départ.
- Manquait plus que ça... J'arrive. »

L'interphone crépita. Je sortis de mes quartiers et me rendis sur le pont.

Arrivant, je constatai qu'il y avait toujours autant le bordel, aucun autre mot ne me venait à l'esprit.

« Lieutenant ! - j'allai m'asseoir sur le siège de commandement - Passez moi l'amiral.
- Communication engagée mon commandant ! »

Tous les écrans s'éteignirent brusquement, arrêtant momentanément le travail des techniciens. Puis tous les écrans ne firent plus qu'un et l'image de l'amiral s'afficha. Toujours aussi grand (et con), il affichait un sourire hautain, et j'allai lui faire une sale réplique, quand je me souvins de Jack. « Bon sang Richard ! Tiens tes propos, merde ! » Je me contentai de sourire.

« Que me vaut votre visite amiral ?
- Je souhaitais voir où vous en étiez dans les préparatifs. - son sourire m'agaçait vraiment -
- Il semblerait que nous soyons presque fin prêt à prendre le départ, enfin, si le vaisseau résiste à une entrée dans le vide spatial.
- J'ai toute confiance en votre équipage commandant. - il souriant encore, et encore, quel enfoiré ! - Si je suis là, ce n'est pas juste pour ça. Voici vos ordres. »

L'écran bascula subitement sur l'ordre de mission. Une planète s'afficha. Elle semblait dans sa grande partie recouverte de forêt. Quelques étendues d'eaux minimes étaient visibles aux deux pôles. Il ne semblait pas y avoir grand intérêt à se rendre là bas. Puis soudainement, la table des opérations tridimensionnelles au centre de la salle de contrôle s'activa, projetant également l'image de la planète, ainsi que de son système.

« Commandant, voici votre objectif. Selon nos sources, le combinat Kel-Moran cacherait un laboratoire secret sur cette planète. Toujours selon nos sources, il se trouverait aux coordonnées suivantes. »

La planète pivota rapidement sur elle-même, puis un gigantesque zoom afficha une minuscule partie de la surface de la planète, recouverte de forêt, au niveau de l'équateur. Sur la table d'opération, un point rouge clignotait sur la planète.

« Je ne vois rien d'autre que de la forêt, amiral. Vous êtes sûr que cette planète renferme un laboratoire ? Elle est en dehors du territoire Kel-Moran. Il est rare qu'ils s'aventurent hors de leur territoire.
- Évidemment que vous ne voyez rien ! Vous croyez qu'ils vont mettre un panneau « Bienvenue ! Ici se trouve notre laboratoire secret, vous venez faire un tour ? ». Je veux que vous vous rendiez sur cette planète et découvrez ce qu'ils cachent. Vous partez immédiatement !
- A vos ordres, amiral. »

La communication se tut, et chaque écran réafficha ses informations habituelles. Je détestais cet homme. Je voyais encore son sourire. Cependant, je ne comprenais pas pourquoi on nous envoyait dans un tel endroit. On avait besoin de tous les vaisseaux sur le front.

« Mon commandant. J'ordonne le départ ?
- Je vais m'en occuper, lieutenant. Vérifiez qu'il ne manque rien.
- A vos ordres ! - Muchenko se retourna et sortit du pont -
- Qui s'occupe des com's ici ?
- Moi, commandant.
- Quel est votre nom soldat ?
- Sergent Connor, mon commandant !
- Bien, sergent, mettez moi en communication avec tout le vaisseau. »

Configurant son ordinateur, un grincement dans les hauts-parleurs indiqua l'activation. Je me levai de mon siège, activant l'interphone de mon siège.

« Ici le commandant Richardson. Préparez-vous au départ, nous partons immédiatement. Je veux chaque homme à son poste ! »

D'un signe de la tête, l'officier désactiva les com's. Je me retournai vers le lieutenant, qui pénétrait sur le pont.

« Tout est fin prêt mon commandant.
- Excellent. Entrez les coordonnées, et ordonnez le départ.
- A vos ordres ! Officier de navigation ! Désamarrez nous de cette station !
- Pont dépressurisé, désamarrage en cours. Allumage des moteurs subluminiques.
- Entrez les coordonnées et préparez-vous à ouvrir une fenêtre d'hyperespace.
- Coordonnées entrées mon lieutenant ! »

Muchenko se tourna vers moi, me regardant, n'attendant plus que mon dernier ordre pour entrer en hyperespace. Je lui fis signe de la tête.

« Ouvrez la fenêtre.
- Activation des moteurs supraluminiques, ouverture de la fenêtre ! »

Le vaisseau se désengagea lentement de la station, activant ses moteurs subluminiques, il s'éloigna progressivement de Tarsonis. Puis, l'espace se rompit sur lui-même, et le vaisseau disparut dans un éclair bleuté.
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