Fanfiction StarCraft II

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Histoire Terran

Par MKD

Mission 1 : Retour solitaire

Mission II : Complications

Mission III : Evénements incompréhensibles

Mission IV : Prisonnier

Mission V : Sauvetage et éclaircissements

Le vent, chargé de scories, martèle mon armure avec force, chassant la couche de peinture bleue déjà endommagée.

Je respire bruyamment, mes filtres à air commencent à s'encrasser de sable et de poussière, bientôt, ils seront saturés. Je tousse, la gorge enflammé par l'air de mon casque : trop sec et trop chaud. Ma visière de protection contre les rayon du soleil rouge et immense de cette maudite planète, et fissuré. Je sens ma peau se craqueler par endroit. Je n'ose pas regarder de plus près les nombreux dégâts de ma combinaison, ils sont sûrement trop nombreux et trop importants pour que je puisse y changer quelque chose. J'hausse les épaules, m'arrêtant un bref instant, scrutant l'horizon plan.

Je marche dans ce désert rouge et noir depuis des heures, ma radio ne fonctionne plus, j'entends seulement les quelques rares bruits qu'emporte le vent. C'est la plaine de la mort, vaste, chaude, monotone, sans espoir... Je me ressaisi, serrant mon arme contre moi : tant que je l'ai, je suis capable de me défendre. Je dois continuer ma mission, le capitaine me l'a ordonnée avant de mourir dans l'embuscade. Je suis un Marine, je dois continuer ou bien mourir, mais abandonner : jamais !

Je reprends ma route, avant l'espoir de suivre toujours la même direction, sans mes instruments de bord, je suis aveugle. Ils m'ont lâchés quand la batterie de secours est arrivée à son point critique. Je possède assez d'énergie pour regagner la Colonie ou crever dans ce désert. Si seulement j'avais un Vulture, ce véhicule surpuissant, rapide, et équiper d'un blindage léger. Malheureusement, notre équipe d'éclaireur ne possèderait pas d'engin de transport terrestre, et notre vaisseau avait explosé lors de notre arrivé.

Je tressaillis en repensant à l'horreur des mes dernières heures. J'ai quitté le champ de bataille en courant, pas comme un lâche, mais parce que j'étais le seul capable de le faire. Mon capitaine, alors à moitié coupé en deux m'a saisi, et il m'a confié ma mission : regagne Colonie et donne ceci. Il m'a tendu un petit disque de données. Je l'ai pris et j'ai couru, vidant au passage quelques chargeurs sur les zerlings qui m'avaient suivi.
Le combat était derrière moi, notre équipe est tombée en embuscade alors que nous retournions au point de ralliement. Je revois encore les visages d'horreur quand les hydralisks ont commencés à sortir de leur trou et à cracher.

En quelques secondes se fut un bordel pas croyable. Il y eut des tirs, des cris, mon écran intégré à la visière de mon casque clignotait de partout. J'ai eu une monté d'adrénaline et j'ai hurlé en appuyant sur la détente. Il y a cet espoir d'un transport, d'une issu, mais quand nous avons vu le vaisseau explosé dans le ciel, avant même d'amorcer la descente, l'accablement nous a saisi. C'est peut après que mon capitaine m'envoya à la mort.

Je tremble s'en m'en rendre compte, ma vue se brouille, les effets secondaires des doses de drogues que je me suis injecté commencent à se faire sentir. Je fléchi le genou, tousse un bon coup, mâchonnant ce dernier bout de cigare au goût affreux. Je n'ai plus le choix, j'ouvre mon compartiment étroit, sur le torse de ma combinaison, le compartiment des sacrifiés comme on l'appelle chez les Marines.

A l'intérieur, la dernière seringue de boost, un mélange de multiples drogues surpuissantes qui permettent, au prix de grandes répercussions physiques et mentales, de réussir l'irréalisable. Je n'hésite pas, sans elle, je ne peux pas regagner Colonie, ni mener à bien ma mission. Mon capitaine est mort pour ces données, je dois les amenés à Colonie. Je scrute ma combinaison, sans m'arrêter sur les diverses entailles ou autres ouverture. Je chasse les poussières et les scories, cherchant un trou d'injection utilisable. Plus les heures passe, moins il en reste. J'en trouve uns, près de l'aine, d'un geste fébrile, je vide le contenu de ma seringue dans le sang.

Rapidement, les points noirs de ma vue disparaissent, les forces me reviennent et mes jambes ne tremble plus. C'est grâce à ce genre de drogues que je viens de parcourir quelques cent kilomètres en moins de cinq heures. Je me sens léger et accélère le pas, bientôt, je traverse le décor immuable aux pas de course, sentant le vent siffler à mes oreilles. Je suis tellement bien, que j'entonne une vieille rengaine apprise lors de mes classes. J'hurle dans mon casque, dot aucun sons ne s'échappe, je suis seul dans ma bulle de verre, isolé de Colonie, sans guère de raison de continuer. Si la mission ne doit pas être un échec : le capitaine m'a dit.

« Réussir ou bien mourir ! C'est ton seul choix, et je t'ordonne de réussir. »

Je n'ai plus le choix maintenant, la désobéissance à un ordre directe est grandement sanctionnée. En plus, je l'aime bien me capitaine, il n'était pas trop mauvais avec notre équipe.

Les minutes défilent aussi vite que les kilomètres, bientôt je m'arrêts pour regarder l'immense soleil s'incliner vers le sud. Cette planète était si petite, que la nuit durait à peine un quart d'heure. Très gênant pour les colons, mais pas pour nous autres Marines. Je baisse la tête, le sol me semble avoir changé. Effectivement, les travaux de terra formation sont visible, ça et là, de chétives bosquets de plante tente de s'imposé, plus loin, les grandes machines, alimenté par le Gaz et le Minerai, se déplacent lentement.

Je souris : je suis finalement arrivé à la périphérie, encore à peine cinquante kilomètres et je suis au Mur de Colonie. Je repars, mais d'un coup, mon ordinateur me prévient, quelque chose bougent. Rapidement, très rapidement, mon corps booster par les drogues, j'esquive l'attaque, plus du réflexe que de l'action, mon doigt écrase la détente, et mon fusil secoue mes bras, semant la morts aux gré des balles à hautes vélocité blindés. Les balles HVB comme on les appelle.

Je regarde avec satisfaction le corps mutilé d'un grahaar, un Tigre Volcanique, habituer des déserts pourris dans ce genre. Je ne suis pas vraiment heureux d'avoir gaspiller des balles contre ce monstre, mais dans l'urgence, je n'ai pas vraiment réfléchit. Je scanne les alentours, malgré le signe d'urgence, et les clignotement rouge de mon écran, je sacrifie de ma précieuse énergie pour être plus sûr. A quoi bon garder de l'énergie si c'est pour mourir bêtement.

Avant même de terminer mon scanne, des points clignotèrent autour de moi, dans un élan de rage, je me précipite, crachant du feu, et hurlant dans mon casque. Saloperie de zergs ! Un groupe de zerlings m'attaque, je tire dans la tête du premier qui éclate dans un bruit horrible, ses viscères verdâtre se colle à mon armure. D'un puissant coup de crosse je frappe sur le crâne d'un deuxième, mon fusil l'assomme, puis hurlant de rage, je traverse la pitoyable carapace. Plusieurs blessures au dos me font grimacer, mon armure ne supportera pas un tel traitement, mais je refuse d'abandonner. Je mâchonne mon cigare, et me lance au-dessus du cadavre, mon fusil toujours coincé dans son crâne. Tant pis, je presse la détente, les morceau de chaire zergs vole dans l'air enfumé, je transpire, je suffoque même, mon corps arrive en bout de course, l'effet des drogues s'estompe.

Je refuse de mourir, le capitaine veut que je gagne ! Je dois vaincre. Un son retentit : plus de munition. Je lâche mon arme, et attrape mon pistolet, le combat n'est pas perdu, il reste deux zerlings dont l'un semble plus mort que vivant. Je saute dessus d'un bond, l'empêchant de se régénèré. A bout portant, je tire au travers de son dos, les deux premières balles ricoche, mais la dernières s'enfonce, une gerbe de fluide vert s'écoule lentement lui arrachant des feulement détestable.

« Prends ça ordure ! »

Je vide mon chargeur, la bête s'effondre sous mon poids et succombe. Malheureusement, le dernier ne me laisse pas le temps de comprendre, il s'acharne sur mes filtres à particules et mon osmoseur d'atmosphère. Sans eux, je meurs, ils permettent aux Marines de vivres et respirer n'importe où !

« Enfoiré ! »

Je roule entre ses jambes, grimaçant de douleur sous ses assauts répétés. Je glisse sur le sol gorgé de liquide poisseux déjà noir. J'attrapes une des ses pattes antérieur, d'un puissant coup de poing, utilisant toutes mes réserves, je lui fait sauté l'articulation, et avant qu'il comprenne, je me relève d'un coup et le soulève brusquement du sol. De rage, mon bras lui travers le corps.

Les zerlings sont faibles, ils sont fragiles, surtout en dessous, près des pattes antérieures, ils sont sans carapaces. Je me souvenais, je me souvenais.....

L'air est soudainement irrespirable, je suffoque, sans force, je me dégage du carnage, je ne sais pas trop combien ils étaient, mais j'espère sincèrement qu'aucun n'a survécu.

Finalement je n'arriverais pas à Colonie, si proche, mais en même temps si loin. Les données sont là, dans ma combinaison, dans mon compartiment secret, je dois arriver à Colonie.

Je ramasse mon fusil, mon coeur tape si fort que j'ai l'impression d'entendre le martèlement d'une batterie. Je crois que je vais vomir, mais rien ne vient. Je place mon arme entre mes cuisse, j'ouvre en tremblant le compartiment de survie, je jette les rations de survie et autres choses pas utile dans l'immédiat. Ma vue baisse, le paysage et les formes dansent autour de moi, les sons déjà déformés par l'état de mon armure, semblent encore plus diffus.

Je saisi la fusée de secours, j'agis selon le protocole, mais mes forces m'abandonnent, je me sens happés par les ténèbres. La mort ne m'effraies pas, c'est l'échec qui me donne cette amertume dans la gorge.

« J'ai finalement échoué capitaine, désolé. »

Je presse la détente, et regarde sans vraiment voir la fusée partir. L'explosion de lumière et de bruit m'atteint à peine, comme si j'étais déjà mort.
Que va-t-il m'arriver ? Je vais rejoindre mon unité ?

Le souffle me couche au sol violement, faisant grincer mon armure quasiment hors service. Votre armure et votre vie sont liés : si vous perdez l'une des deux vous êtes mal !

Ce n'est pas faux, ce n'est pas faux !

Je me sens presque bien, les ténèbres sont proches, je serre mon fusil contre moi, je montre ainsi que je n'ai pas fuis, je suis mort comme un Marines : au combat.

« Le Marine trouve sa victoire même dans la mort, car mourir héroïquement, c'est survivre dans les mémoires. »

Je crois que je souris, je ne sens plus mes membres ni mon corps, mais je suis pas peu fier, j'ai appliqué tout ce qu'on m'a enseigné, malheureusement, je n'ai pas eu la vrai victoire. Quoiqu'il en soit, le capitaine sera content : j'ai agis en Marine, pour les Terrans et pour Colonie.

Je sombre dans les ténèbres.

Je me réveil en sueur : les terribles images de ma vie m'ont effrayés !

« Quel cauchemar ! C'était seulement un cauchemar. »

Soudain, la douleur arrive de partout, et je retombe sur le lit en geignant comme un faible ou un enfant. C'est horrible, comme si mon corps entier était piqué par des milliers d'aiguilles chauffées à blanc. Je tousse, crachant quelques fines poussières coincées dans ma gorge. Je regarde autour de moi après m'être repris. L'endroit était propre, frais, sans être luxueux, je reconnu l'infirmerie. Au mur, l'étendard de Colonie, un poing lever, qui tenait une arme, derrière, les Colons.

Je suis à Colonie, je suis en vie : j'ai réussis ma mission.

« Capitaine, j'ai gagné ! »

Je le salue du geste rituel, deux doigts sur mes tempes, pouce en bas. Ainsi, mon équipe n'est pas morte pour rien. Certain faits devait être vérifié, comme l'explosion de notre transporteur, mais j'ai survécu, et j'ai les données.

Je m'assis sur le lit, jette un coup d'oeil à la machine à laquelle je suis relié. J'hausse les épaules, sachant que je dois d'être en vie à la technologie Terran et aux médecins de Colonie.

Je suis vivant, mon corps me fait mal, mais je suis en vie, une joie profonde m'envahie.

Mon armure me manque, il me la faut, je dois présenter aux autorités compétentes, je dois alertés les autres, je dois....

La porte s'ouvrit brusquement devant moi, là, une femme pénètre en trombe, le visage figé en un masque de peur.

« Marines, les zergs attaquent ! Les zergs attaquent Colonie ! »

Je la regarde, restant un moment dans le vague, ses mots raisonnant en moi, sans faire de déclique. Puis je me lève d'un bond en criant.

« Les zergs ici ! Déjà ? »

« Vous êtes là depuis deux jours ! »

Cela fait donc 20 heures, les jours sur Colonie sont très brefs, mais les habitudes ne changent pas facilement. Je secoue la tête : trêves de fadaises !

« Où est mon armure, mon armes. »

Elle tendit un doit vers la gigantesque armoire, dont les portes dépassaient à peine du mur. Je ne l'avais pas vu jusqu'à présent.

« Elle est réparée, ainsi que votre fusil et votre arme. »

Sans vraiment faire attention à ce qu'elle dit j'ouvre les portes d'un geste rapide.

« Où sont les renforts ? »

« Derrière le Mur ! » Sa voix est un murmure à peine audible.

Je m'écris en me retournant.

« Où est-on ? »

« Dans l'infirmerie d'urgence, entre la Zone Interdite et le Mur. »

« Où sont les zergs ? »

« Partout, nous les seuls ici, les autres fuient déjà ! »

« Il faut combattre, pas fuir. »

La colère court en moi, les lâches me dégoûtent !

« Mais le Mur va tomber, tous les zergs de l'univers sont ici » Elle pleure maintenant.

J'hausse les épaules et vérifiant les fonctions de mon armure.

« Mène moi à un poste de combat, j'ai besoin de la faire vérifier. »

Sans les robots, mon armure ne peut pas être optimisée. Elle ne réagit pas, je l'attrape et la secoue légèrement.

« Aller en avant. »

« Vous allez y aller ? » Elle semble ne pas connaître les Marines.

« Je suis un Marines, je vais là où je dois aller : à Colonie. »

Elle reste sans voix, me dévisage, puis s'élance dans le couloir. Je la suis, persuadé qu'une terrible épreuve m'attend, mais ma mission reste inchangée.

« Amène les données à Colonie, et rapporte leur les faits ! »

La voix du capitaine résonne dans ma tête : je dois aller de l'avant, toujours de l'avant.
Je reste un moment dans le local de vérification des armures, j'attrape des munitions au passage, puis dans le doute, j'accède à mon casier secret, dans un coin de mon armure. Il a visiblement été forcé, je découvre qu'il est vide. Derrière moi, l'infirmière inquiète m'annonce doucement.

« Des Marines de Colonie sont venus tous prendre, ils disaient qu'ils avaient le droit. »

« Et vous les avez laissez faire ? »

« On est à Colonie, les Marines possèdent tous les droits. » Elle eut un demi sourire. « Vous savez comment sont ces petites planètes d'essai, il fini par y avoir une espèce d'indépendance. »

Je ne comprends pas, ils sont dépendant de la Fédération Terran, que quel droit ils avaient forcé mes secrets ?

« Non, je ne sais pas comment sont les petites planètes, mais je sais que nous sommes des Marines et que nous sommes tous dépendant de Généraux de la Fédération. »

Elle hausse les épaules, décidée à ne pas polémiquer. J'en oublierais presque les zergs.

« Comment allons nous sortir ? »

Elle a peur, je le sens.

« Restez près de moi et vous vivrez ! » J'arme mon fusil tout neuf. « Enfin, vous avez un peu plus de chance de survivre. »

Elle n'a même pas le temps de sourire, que déjà les zerlings débarquent par paquets dans les couloirs. Ils s'attaquent à la porte du local où nous sommes avec férocité. Je grimace : le métal va résister un moment, mais cette pièce est sans issue.

« Il y a une sortie là-haut ! » L'infirmière me montre une étroite gaine d'aération. « Croyez vous qu'on puisse y passer ? »

« Vous avez vu de trop mauvais films ! » J'attrape mon casque et l'enfile. « Jamais personne ne sort par là en vrai, c'est impossible, regardez mon armure. »

Elle baisse les yeux, un peu honteuse. Bah, elle n'est pas Marines, elle ne peut pas comprendre la guerre. Moi, je ne suis même pas un stratège, je laisse ça aux gradés, moi, j'exécute simplement les cas pratiques que l'ont m'a enseignés à l'armée de la Fédération.

« Reculez contre le mur, on va sortir ! »

Je place un obus perforant explosif sur le bout de mon canon, j'entends la petite infirmière parler tout bas, sûrement une prière silencieuse !

J'appuis sur la détente, mais je garde les yeux ouverts. Ce ne sont pas quelques morceaux de métal qui vont entamés mon armure réparée.

Au-delà du bruit de l'explosion, du feu, j'entends les cris des zergs qui agonisent. Pour plus de précaution, j'arrose d'une bonne rafale toute la zone. Derrière le rideau de fumée et particules métalliques, je sais que certains m'attendaient.

Je scanne la zone : rien pour le moment.

Je saisi la l'infirmière et m'élance dans les couloirs déjà tacheté de sang et remplis de quelques centaines de cadavres, des civiles pour la plupart. Je ne comprends pas pourquoi les Marines de Colonie ne les avaient pas protégés. Je me tourne vers l'infirmière, qui est à bout de souffle.

« Mais que c'est-il passé ici ? »

« Une attaque... » Elle respire bruyamment. « Des zergs ont attaqués d'un coup le Mur... » Elle s'appuie sur mon armure et soupire. « Ils sont venus par le sol, les senseurs étaient visiblement hors service. »

« Hum ! »

Je reste dubitatif, mais une autre troupe de zerlings m'empêche de penser plus longtemps. Je tire dans le tas, profitant de l'étroitesse des lieux. Ils font moins les fiers maintenant que je suis frais et dispo !

Sale merde rampante ! Je scannes les lieux, des points partout ! Décidément cette mission apparemment anodine commence à prendre une tournure étrange.

« Il y a une autre issue ? »

Elle me regarde un instant, puis semble réfléchir. Dépêche toi de parler purée, il y a des zergs partout !

« Oui, le hangar, il est en face de l'infirmerie, on y accède par la passerelle. »

« Où est cette passerelle ? »

Elle m'indique les ascenseurs rapides.

« Sur le toit ! »

« Un hangar au niveau du toi ? » Je comprends plus. « Vous êtes sur ? »

« Oui, c'est un immense bâtiment, les Marines de Colonie stockent des tas de véhicules et des armes, et... »

Je n'entends plus à cause d'une explosion, qui me projette à terre sans ménagement. Je me réceptionne sur les paumes des mains avant d'écraser la pauvre infirmière déjà en panique. Je veux m'excuser mais des balles ricochent sur mon armure dans un bruit métallique. Je roule dans le couloir, saisissant au passage la jeune femme. Quelle erreur ! Mon capitaine me ferait sûrement battre. Et mon arme ! L'infirmière me remercie gentiment, dans ses yeux passe une drôle de lueur. Je n'ai pas beaucoup le temps de m'attarder à de telle futilité.

« Merci de m'avoir sauvée, deux fois de suite. »

« Et mon arme, à quoi vous me servez ? Vous ne pouvez pas tirer de balle ! »

Je suis furieux, j'ai failli à ma tâche et en plus je commets une faute grave, voir mortelle. Les balles HVB grignote les murs d'acier et de ciment renforcé avec une aisance décourageant. On ne sera pas à l'abri très longtemps. J'ouvre mon casier de survie, tout à été restauré, j'ouvre également celui des condamnés, les seringues de boost sont en place.

Je crois que je viens d'avoir une idée, même si mon capitaine n'encourageait pas les fanfaronnades, il n'accepterait sûrement pas que les données cryptées me soient volées. Je réagis d'un coup, comme frappé.

« Qui nous tire dessus ? » Je suis un peu étonné. « Les zergs n'ont pas d'armes et les terrans infestés sont généralement des bombes humaines. »

« Je l'ignore, je ne suis que l'infirmière du bloc est. »

Où avais-je la tête ? C'est une civile, une simple femme terranne, sans la moindre expérience, tout cela doit l'effrayer ! Bon, je tente le tout pour le tout avant qu'une balle traverse le mur et vienne me chatouillé les côte. Je prends la fusée balise, comme celle que j'avais utilisé dans le désert, alors que la mort rôdait déjà à mes côtés. Je la balance dans le couloir. Une brève rafale, puis le bruit,la lumière et les courtes flammes.

Je bondis hors de ma cachette, glisse sur le sol, saisi mon arme, et j'arrose copieusement toute la zone. J'entends des cris humains, mais pour moi, ce ne sont que des cris ennemis.

Qu'il soit zergs ou humain, un ennemi reste un ennemi ! Le capitaine a raison.

J'explore les lieux avec mon scanner et également mes sens. Heureusement que la climatisation est neuve, sinon, je transpirais à grosses gouttes. La situation se complique. J'aperçois d'un coup le cadavre de deux Marines en armure blanche, le blason de Colonie sur le torse et les épaules. Pourquoi ? Je ne saisi pas leur motivation, on est peut-être de différent monde, mais je ne vois pas l'intérêt de me descendre. Une voix me tire de ma perplexité.

« Ils faisaient partis des hommes qui sont venus prendre vos biens. » Elle les regarda attentivement derrière la vitre du casque. « Oui, c'est eux, mais il en avait deux autres. »

« Ce sont des Marines de Colonie ? »

« Je ne sais pas, je ne connais pas tout les militaires de Colonie. »

Hum, je numérise leur visage et leur matricule et puis je force la porte d'un des ascenseurs. Une fumée acre m'agresse les narines, je constate alors que mes filtres à particules n'ont pas été changés. Mince !

Les ascenseurs refusent de bougés, je décides de prendre la longues échelle qui nous mènera au toit.

« Mais les zergs ? »

« Je m'en occupe, montez ! »

J'attends, accroupis, les points clignote partout, mais semble évité de venir ici, c'est à rien n'y comprendre. J'entends des tirs soutenus, des explosions, mais c'est comme si j'étais dans une bulle de calme, au milieu d'une guerre. C'est un horrible sentiment, j'ai le ventre qui joue au yoyo, je dois me calmer, mais cette situation ne m'est pas familière.

Je regarde en haut, l'infirmière semble lutter pour continuer, mais elle grimpe. Je mets mon arme en bandoulière, et décide de monter à mon tour. A chaque barreau, mes bottes résonnent si fort, que je me retourne pour voir si des zergs ne viendrais pas. Mais mon écran m'indique la drôle de réalité : nous sommes encerclé, mais ils viennent pas nous achever !

Je rejoins l'infirmière, qui tente d'ouvrir les portes. Je lui fais signe, elle se déplace sur le côté, en équilibre précaire. D'un coup bien placé, je place ma main dans l'espace étroit et je tire. Les portes s'ouvrent enfin.

Je me hisse sur le sol du sas, dehors, c'est le chaos. Les zergs sont partout, des pans du Mur sont tombés, et bientôt Colonie cessera d'exister. C'est incroyable, alors que tout allait bien à notre arriver, comment les zergs sont venus si vite, et en si grand nombres ?

Que de question pour une mission qui semble m'échapper de plus en plus.

L'infirmière est à bout de souffle, je la regarde, elle est si misérable là, assise par terre, à tenter de se remettre..

« Où est la passerelle ? »

Elle tend son bras tout droit. Je regarde à travers l'épaisse vitre : c'est un pont d'acier, enjambant une rue. Je n'aurais pas peur en temps normal, mais la rue en question gouille de zergs et les Seigneurs - unité de transport et de détection zerg - volent à proximité.

Les chances d'atteindre le hangar sont vraiment minces, mais un Marine, un vrai, pas de ceux qui tirent sur leur allié, ne renonce pas ! Ne renonce jamais !

Capitaine, que deviendrais-je sans votre génie ?

« Bon, vous êtes prête, il va falloir courir très vite, traverser la passerelle et arriver au hangar. »

« Et ensuite ? Que ferons nous ? »

J'avoue ne pas y avoir songé, mais est-ce bien important de planifier trop en avance ?

Chaque chose en son temps. Le capitaine disait tout le temps que vouloir trop prévoir est souvent la cause de l'échec, car dans la mission d'un Marines de la Fédération Terran, rien ne se passe comme prévu !

Il avait raison : notre mission avait été un échec cuisant malgré la préparation des gradés. Je revois encore tous mes amis Marines mourir sous mes yeux.

« Bon, allons y ! »

J'ouvre la porte, ne voulant pas retomber dans un sentimentalisme inutile dans une telle situation. Je la regarde de biais, elle me fait signe. Nous nous élançons.

Je préfère ignorer les alertes de mon ordinateur embarqué, qui m'hurle que mes chances de survie sont nulles, que les ennemis saturent le scanner

La passerelle est étroite, glissante, de loin, je n'avais pas vu le sang qui en tapissait le sol. L'infirmière, de part son métier je suppose, ne semble pas plus gênée que moi, elle avance à bonne allure.

Nous passons la porte de l'autre sas avec un certain soulagement. Les zergs, trop occupés à détruire Colonie, ne nous ont pas remarqués.

Une chance pareille ! Je devrais jouer au poker Terran !

« Nous sommes en sécurité ? »

J'ai presque envie de sourire, mais je sais que ce n'est qu'une civile, elle pense vraiment ce qu'elle dit.

« Non, les ennemis sont partout, se déplacer à pied me semble trop dangereux. » J'ouvre la porte qui donne sur le hangar. « Nous devons aller à l'astroport. »

Dans un réflexe salvateur, je saute en avant, roulant dans les marches de métal dans un bruit horrible. Heureusement, mon armure me protège.

Des balles HVB mitraillent mon armure, des éclats commencent à voler, et des capteurs passent au rouge. C'est pas vrai !

Je m'élance derrière un Vulture en réparation, les balles s'écrasent sur la carrosserie renforcée. L'infirmière semble blessée, là-haut, au pied des portes du sas. Je cherche les tireurs, mais ceux-ci semblent plus malins, et sont cachés dans l'immense bâtiment. Jamais, sans mes instruments, je ne pourrais les retrouver.

Une voix crachote dans ma radio.

« Allons Marines rends toi maintenant ! »

« Quoi ? Mais nous sommes alliés, les zergs... »

« Il veut pas se rendre visiblement. » C'est une voix pleine d'arrogance, je la déteste déjà. « Tu veux donc mourir. »

« Du calme. » C'est la première voix, autoritaire. « Je sais que tu sais tout, alors fait pas le malin et rends toi, ta mort sera plus rapide. »

« Mais non, je ne sais rien, je veux juste aider Colonie, les zergs arrivent, et... »

« Tu es con ou quoi ? » La voix s'énerve, mais garde son autorité. « Tu veux vraiment te faire passer pour un idiot, mais je vois clair dans ton jeu. »

Il semble se clamer, mais moi, je sens monter un sentiment d'incompréhension et de frustration : la colère m'envahit.

« Vous êtes des traîtres à votre armure et à votre blason. » J'hurle comme un fou. « Colonie est en train de mourir, et vous rester là, essayant de me tuer. »

Je me lève et laisse mon arme en bandoulière, je regarde partout, puis vocifère.

« Allez y, abattez moi ! Mais ensuite aller aider les civiles à évacuer, et faites prévenir la Fédération Terran de la situation. »

Le capitaine serait-il fier de moi ? Je meurs mais je sauve également des vies. Dans ma tête c'est le boxon, des idées traversent mon esprit en proie à des sentiments contradictoires. Une balle me traverse l'épaule, et je m'effondre en gémissant. C'est un véritable tireur délite, il à traversé la seule faiblesse de mon armure Type I : les jointure des épaules.

Je m'extasie sur son adresse ! Suis-je fou ? Parfois, je le pense, alors que ce Marine va probablement me tuer, je suis admiratif devant sa capacité de tir.

« Alors, tu veux jouer les héros ? » C'est la voix horrible.

« Non, termine moi et sers-toi de tes habiletés pour tuer les zergs ! Ils sont nos ennemis. »

Une balle frôle mon casque, si près, que j'ai cru être mort pendant un instant.

« Du calme ! » La voix autoritaire resta silencieuse, puis reprit après un moment. « Tu es vraiment étrange. »

Elle se tue à nouveau, puis deux silhouettes apparurent à mes pieds, semblable à toutes les silhouettes de Marines. Les deux soldats me relevèrent sans ménagement. L'un deux avait dans le dos, le plus grand fusil que j'avais vu.

« Décidément, tu es encore meilleur qu'on le pensais. » L'homme me regarda à travers la visière. « J'ai vraiment cru que tu savais rien. »

« Mais je sais rien, je comprends rien ! »

« Ta gueule maintenant. » Le sniper est énervé, sa voix n'en est que plus détestable. « J'aime pas les complications. »

« Moi non plus. »

Je suis dérouté, je tente alors une diversion.

« Ecoutez, je n'aime pas nous plus les complications, vous collègues morts non plus, mais vous n'avez pas le droit de tirer sur un Marines de la Fédération en mission officielle. »

Les deux hommes me regardèrent méchamment.

« Quoi ? »

« Tu as tués deux des notre ? »

Je préfère mettre les choses à plat.

« Oui, mais ils ont pas voulus parlés, ils n'ont faits que m'agresser. » Je les regarde. « Vous savez ce que fait un Marines comme moi quand on l'agresse ? »

Ils semblent attendre une chute, et lâches alors les grenades que j'ai préparées à l'aide de mon bras qu'ils croyaient trop atteint pour bouger.

« Il se défends ! »

Je m'élance en arrière, le choc va faire très mal, mais je n'ai guère le choix : ce sont mes ennemis ! Et le dicton dit tues tes ennemis avant qu'ils le fassent !

La triple explosion m'envoi contre le mur en glissant. J'hurle de douleur, ma blessure me fait mal, mon bras est chahuté dans tous les sens.

Je perds un peu le compte du temps, puis, quand mes forces me le permettent, je me traîne vers les marches de métal. L'infirmière semble aller très mal.

Je grimpe doucement, il y a aussi mon autre arme qui m'attend, j'ai du perdre la première dans l'explosion : je n'ai plus que la bandoulière.

Ma nouvelle arme, que j'avais prise en plus, n'est pas très rapide, et semble beaucoup trop compliquée pour moi. Je lis sur la crosse.

« Fusil GAUSS. »

Je grimace : un arme de Fantôme, seul ces Marines surentraînés, au QI immense, peuvent tirés le plein potentiel de cette arme. Je sens que vais regretter mon simple fusil de troufion de base.

Je passe ensuite le hangar aux scanners externe : l'intérieure est vide de vie. Enfin, à part nous, car l'infirmière gigote.

« Vous allez bien ? » Je la secoue assez doucement. « Réveillez vous, on doit partir. »

Des coups commencèrent à résonner un peu partout : les zergs attaquent la battisse. Vu le nombre qu'ils étaient, elle ne résisterait pas !
Je dois abandonner la femme, dommage, j'aurais aimé ne pas faillir deux fois de suite à mon devoir, mais dans une telle situation, un repli stratégique semblait être le meilleur parti.

« Je vais mieux. » Sa voix est faible. « Je vais mieux. »

Je la soulève alors et la place sur mon épaule en jurant.

« Vous êtes blessé ? »

« Bah, la balle à traverser, et puis mes nano soins sont encore en fonction, alors je n'ai qu'à serrer les dents et avancer. »

« Et où on va ? »

« On va prendre un transporteur et se barrer de là ! » Le bruit des attaques zergs devenait vraiment intolérable. « De toute manière, c'est ça où la mort. »

« Vous savez pilotez un transporteur ? »

« On verra. »

Je trotte jusqu'à l'engin, il est tout blanc, le symbole de Colonie en gros. C'était un comme celui, qui avait explosé avant de toucher le sol, lors de notre évacuation.

Pas de souvenirs ! Ce n'est pas le moment.

Le poste de pilotage est vraiment étrange, mais assez vaste, j'installe l'infirmière, visiblement en meilleure forme. Je m'assois à côté d'elle.

Des boutons et des cadrans, des boutons tous semblable ou presque. Il me faut une idée, car déjà les premiers zerlings se faufilent à travers les étroites brèches.

« Comment on démarre cet engin ? »

« Ici je crois. » La jeune femme pressa deux boutons et les moteurs vrombirent. « Quelle chance ! »

« Hum. » Je la regarde sous un nouveau jour.

« Bon. » Elle baisse le regard et rougie. « Je suis sortie avec un pilote et un mécano, je sais donc certaines choses. »

Bah ! J'hausse les épaules : si elle peut nous tirer de là, elle peut bien se taper tout Colonie !

« Mais ces transporteurs sont pas armés. »

« Je sais, mais l'astroport ne doit pas être bien loin. » Je pousse les manettes des gaz. « De toute manière on à pas le choix. »

Le transporteur fait d'étranges embardés, puis je parviens à saisir les premières bases du pilotage Marines.

Que de complication ! Je n'aime pas vraiment ça, mais quelque chose me dit que bientôt, tout ira mieux.

L'engin vole pesamment, puis, traverse les portes déjà à moitié défoncées.

« Un ultralisk ! »

J'esquive la bestiole immense, à la carapace d'acier, dans un geste salvateur, puis je m'envole le plus haut possible.

« Vous savez pilotez, vous m'avez menti ! »

Je la regarde, elle paraît amusée.

« Non, je fais appelle à mon instinct, mais je doute pouvoir un jour réussir le même exploit. »

Cette chance ! Le capitaine veille-t-il sur moi ? Quelle drôle de pensé ais-je là ! Mais cette situation est vraiment trop étrange. Je secoue la tête, le cerveau trop encombré de choses futiles. Le capitaine disait toujours : un bon cerveau est un cerveau qui détecte et tues l'ennemi, tout le reste est superficiel !

« Oui, capitaine vous avez raison comme toujours ! »

« Quoi ? »

Je me rends compte d'avoir parlé tout haut.

« Non rien. »

L'astroport n'est pas loin, et les zergs n'ont pas encore envahit cette partie de la ville, la ligne de défense tiens bon. Comme j'aimerais être à leur côté, sentir les vibrations de mon arme le long des bras, cracher la mort sur ces saloperies rampantes !

Un bouton se mit à clignoter d'un coup, dans un bruit agaçant.

« Qu'est-ce que c'est ? »

La jeune femme semble réfléchir, j'ai envie de la secouer pour qu'elle aille plus vite.

« Je crois que c'est le signal d'ouverture d'urgence de la soute de transport. »

« La soute de transport ? » Un drôle se pressentiment m'envahi. « Cette soute est reliée au poste de pilotage ? »

« Oui, par la porte là ! »

Je regarde la petite porte derrière nous, à quelques mètres, derrière les deux autres sièges vides. J'espère me tromper, mais le sentiment grandi.
Finalement je soupire : c'est sûrement rien ! Mon imagination fertile seulement.
D'un coup, la porte tremble sous l'effet d'un choc violent.

« Que ce passe-t-il ? »

« Pilotez donc ! »

« Quoi ? »

Je lâche les commandes et prends le fusil GAUSS, dans le pire des cas, je pourrais l'utiliser comme matraque.

L'engin tangue violement, me faisant chavirer de gauche à droite. Je fusille l'infirmière du regard.

« Désolé, je vais tenter de mieux faire. »

« Oui, si j'ai réussis, vous le pouvez aussi ! »

Les coups sur la porte redoublèrent.

« Mais que se passe-t-il ? »

« Des complications on dirait. » Je lâche dans un soupire. « Encore. »
Le transporteur tangue dangereusement, l'infirmière ne semble pas vraiment douée, mais bon. J'hausse les épaules et m'élance au travers de la porte de toute ma masse, je percute en entrant l'inconnu du sas de transport. Nous chutons et glissons tous les deux au sol d'acier. Dans un concert de bruits et d'étincelles, nous arrivons dangereusement à la porte béante.

En dessous, les zergs et le Mur Intérieur de Colonie.

Je grimace et tente de m'accrocher à quelque chose, j'ai pris beaucoup d'élan, du coup, le pilotage erratique de ma compagne de fortune aggrave les choses. L'engin pique soudainement du nez, nous faisant glisser vers l'intérieur. Dans ma bulle de verre, je soupire. L'idée de m'écraser au sol n'était pas très plaisante.

En quelques bonds rapides et quelques prises, mon adversaire se libère de ma charge et m'envoie contre l'un des harnais de voyages. La soute est conçue pour transporter des troupes visiblement. Je n'ai guère le temps de comprendre que de puissants coups fracturent mon armure.

Etourdi par les chocs, je recule dans un coin, je profite d'un sursaut de l'engin, pour balancer mes deux pieds dans la tête de mon adversaire. Mes bottes d'acier font éclater le verre de protection dans une pluie coupante. Je suis étonné de l'impact, je sens la chair se tordre sous mes larges semelles.

Un grognement sourd m'indique que l'homme, visiblement un marine de Colonie, l'armure blanche calcinée, est touché salement. Il recule, ses mains tenant sa tête, qui paraît ridiculement petite.

« Toi ? »

Je le reconnais, c'est le sniper de l'entrepôt, il aurait du mourir ! J'en crois pas mes yeux !

Il relève la tête d'un coup, je recule de surprise : là, sous mes yeux, sa mâchoire fracturée se replace et ses dents repoussent !

Quel sorte d'étrangeté est-ce là ?

J'ignore le pourquoi de la chose, mais je n'ai pas le choix, je saisi le fusil GAUSS et presse la détente. Rien !

Avant que je puisse réagir, le sniper renégat est déjà sur moi, sa voix encore plus haïssable me parvient comme si je n'avais pas de casque.

« Tu vas crever petit marines bleu ! Je vais te bouffer les tripes ! »

Ses coups sont redoutables, déjà, de larges fissures apparaissent sur mon verre protecteur. Il est impossible de briser un casque à mains nues, même avec une armure.

Il parle fort, il bave du sang et de la salive. Je ne comprends pas tout, tentant à plusieurs reprises de m'échapper.

« Inutile petit marine, je vais te mettre en pièce, je vais... »

D'un coup de crosse, je lui ferme sa gueule. Des gerbes de sang giclent sur mon casque, mais je ne m'arrête pas ! Je frappe encore en me relevant.

Mon capitaine disait toujours, quand un ennemi est trop bavard, ferme-lui sa gueule !

Mon bras est douloureux, le fusil GAUSS pèse son poids. Finalement, l'arme poisseuse de sang, m'échappe des mains.

L'engin, qui était assez stable se remet à tanguer dangereusement, je regarde mon adversaire : il récupère déjà !.

Merde ! Je m'agrippe fort à l'un des harnais de transport, puis de toutes mes forces, je lui balance mes pieds dans la face.

Il rit, prenant l'attaque en pleine tête, il recule d'un pas, mais avant qu'il comprenne, c'est moi qui sourit.

« Passe le bonjour à ton commandant, connard ! »

Il tente vainement de garder l'équilibre, mais déjà le vide l'aspire. Il agite les bras, mais c'est inutile, je le regarde tomber avec soulagement.

Seulement maintenant, la douleur gagne mon corps. Une fois l'action passée, les informations classées inutiles en combats ressurgissent. Mon ordinateur clignote aussi, l'armure toute neuve semble, elle aussi, sur le point de craquer.

Je me laisse tomber sur l'un des sièges de transport inconfortables, j'ai besoin de brièvement faire le point.

D'un coup, la tête de l'infirmière apparaît depuis la cabine, l'engin semble agiter de spasmes, comme un Marine à l'agonie.

« Marine, nous allons nous écraser ! »

Je tente de me relever, mais déjà, l'engin pique du nez, les moteurs se turent d'un coup. Un étrange silence passa pendant une poignée de secondes, puis les tremblements reprirent.

L'infirmière s'agite, et me parle, mais l'air qui s'engouffre par la porte de déchargement fait trop de bruit.

Je vois des immenses constructions traverser mon champ de vision, le sol ne doit plus être très loin. J'essaie de me décontracter, mais mes mains sont solidement harnachées aux barres de soutient de mon siège de transport.

La violence du choc m'envoie dans les ténèbres.

Tout d'abord, je n'entends rien et je ne vois rien. Suis-je en vie ?

Je remue en grimaçant : la douleur est là, je suis vivant !

Je regarde autour de moi, il n'y a que de la fumée, des morceaux de tôle calcinées et cette odeur de brûlée. J'avale ma salive, un goût de sang envahit ma bouche sèche.

Je boirais bien une bière, dommage que je sois en service.

J'essaye de sortir d'où je suis, mais visiblement, l'épaisse armature du transporteur me tiens prisonnier dans ses entrailles d'acier. C'est une phrase tirée d'un livre du capitaine, je suppose, que lui aussi, avait du vivre ce genre de chose. Maintenant, les images de l'entraille d'acier et de la pince de fer étaient claires dans mon esprit.

J'ai mal, je suis tellement écrasé que je suis au bord de l'inconscience. J'ignore pourquoi le sort semble s'acharner contre moi !

Pourquoi le transporteur a explosé ? Pourquoi Colonie est attaqué ? Pourquoi tous ses événements étranges ?

Décidément, cette mission, qui m'apparaissait de prime abord simple et rapide, se révèle très difficile. A chaque étape, j'ai l'impression de me faire emporté par un flots d'événements incompréhensibles et incontrôlable.

Mes pensées me trahissent alors que je sui incapable de bouger, le capitaine disait toujours, que le rôle d'un Marine n'est pas de penser, mais d'exécuter.

Pourtant, il y a quelque chose qui me gêne dans cet enchaînement de situations incroyables, je ne suis pas tacticien, ni même mathématicien, mais les probabilités d'une telle mission sont minces à mon simple avis.

Je suis envahi par une peur froide et sournoise : vais-je pouvoir sortir de ce trou, de ce piège d'acier ?

Je ne suis pas d'un naturel trouillard, mais mourir là, comme un misérable ver, c'est la honte, je dois mourir en combat, je le mérite !

Je me reprends moi-même, il n'est jamais bon de se laisser aller. Que dirait le capitaine ?

D'un coup, comme parvenant de très loin, j'entends quelque chose, un son.

« Il y a un survivant ? »

Une voix, bien qu'il puisse s'agir d'un traître, je n'ai pas beaucoup le choix, j'appelle.

« Je suis là ! Je suis un Marine de la Fédération Terran, en mission officielle sur Colonie, je dois entrer en contact avec le Marshall Garvers. »

J'espère que les termes et les noms employés joues en ma faveur, il faut parfois impressionner le crétin pour arriver à ses fins. C'est le capitaine qui me l'a dit.

Une silhouette apparaît dans mon étroit champ de vision, j'ai le droit à un coup de lampe plasma haute luminescence dans les yeux. Je retombe en arrière, aveuglé et jurant faiblement.

« Pardonnez-moi, je vais vous sortir de là ! »

« Et l'autre pilote ? »

Un court silence, puis finalement la voix m'annonce d'un ton calme, presque indifférent.

« Il n'y a pas d'autres survivants ! »

Je suis soulagé dans un sens, dommage pour l'infirmière, mais au moins, le sniper est mort, heureusement, après une telle chute !

« Je peux vous tirez de là, mais il faut que vous sortiez de votre armure. »

Décidément, la souffrance est ma compagne dans cette mission : capitaine, j'irai jusqu'au bout !

« D'accord. »

J'ai soif, ma langue est pâteuse et ma gorge sèche. Je sens des mains chercher l'entrée d'urgence.

« Je suis connecté à votre interface, je lance la procédure de désincarcération d'urgence. »

J'hoche la tête lentement, je l'ai déjà vécu lors de mes classes, mais ce n'était pas une partie de plaisir. Peut-être que cette fois...

Je grimace et grogne, la douleur gagne en puissance et enflamme tout mes nerfs, du bout des doigts au cerveau. Le pire reste à venir.

Je me fige, tentant d'aspirer de l'air, mais je suis tétanisé : les longues aiguilles nanoélectroniques se retirent de ma colonne vertébrale dans un bruit sinistre.

Je perds la notion du temps, tout mon corps n'est que douleur. Je ne pense à plus rien d'autre, l'envie de laisser tout tomber est forte, mais je suis un Marine, et mon capitaine - même mort- reste mon supérieur, et j'ai des ordres.

Je me reprends, après avoir dérivé aux abords de l'inconscience pendant quelques minutes, mais qui me semblent des heures interminables.

Je souffle bruyamment, la douleur restera longtemps, mais je ne suis plus bloqué, je sens une force m'extirper de ma cage d'acier et de tôle tordue.

« Voilà, c'est terminé, je vais vous injecter un boost. »

Je secoue la tête, avec mon régime de ces derniers jours, si je m'injecte encore une dose, je risque de claquer.

« Non. » J'articule lentement. « Donnez-moi seulement un anti-douleur normal. »

L'injection fera effet dans longtemps, mais je préfère ne pas prendre de risques inutiles. Après un petit moment, j'ouvre les yeux, et découvre un ciel rouge orangé.

« Où je suis ? »

« Au-delà du Mur Intérieur de Colonie, dans le Centre. »

Je soupire : j'ai réussi capitaine !

Je me mets assis, ignorant la douleur et les vertiges, puis, m'appuyant sur les restes de l'engin de transport, je me mets debout.

La terre tangue dangereusement devant moi, et mes genoux cognent l'un contre l'autre. Tout ira mieux dans une minute, du moins je l'espère.

« Vous devriez rester allongé ! »

« Non, il y a des traîtres ici, je ne veux pas leur servir de cible ! »

La voix reprend.

« Des traîtres ? »

Je sens l'incrédulité de mon sauveur. Je lève enfin les yeux vers lui et je croise son regard, d'un brun dur.

« Oui, des traîtres, ils ont tenté de me tuer. »

« Vous êtes dans cet état à cause d'eux ? »

J'hoche la tête, trop assoiffé pour parler. Je crache du sang avec difficulté, j'ai tellement peu de salive.

« Tenez, buvez ça ! »

J'attrape la gourde thermo que me tend mon sauveur, je le remercie d'un léger geste de la tête, et bois goulûment.

Je me sens mieux, même si c'est pas la grande forme, je suis assez alerte pour apporter les nouvelles au Marshall Garvers.

« Vous êtes le Marine survivant de la mission BF-159, sur le site Alpha GR-98F ? »

« Je suppose, j'étais dans le désert, dans des ruines d'un ancien complexe. » Je termine de boire. « Tout le monde est mort ! »

La mort a prit tous mes compagnons d'armes, ce souvenir est trop douloureux, peut-être plus que celle qui parcours mon corps. Et si j'arrêtais là ? Je me sens si las d'un coup.

La voix de mon défunt capitaine résonne dans ma tête, comme un choc électrique :

« Amène ces données cryptées au Marshall Marine, n'échoue pas ! Un Marine de la Fédération Terran n'échoue jamais ! »

Je me redresse et saisi le bras de mon sauveur.

« Amène-moi au Marshall Garvers ! »

Mon sauveur capte mon regard, une drôle de lueur brille dans ses yeux, je suppose que c'est dû au casque. Il m'observe avec trop d'attention à mon goût.

« Le bâtiment a été placé sous la protection de la Fédération Terran, je dois informer les gardes de nous laisser entrer.

« Et bien fais-le ! » Je ne comprends pas où est le problème. « Je dois sortir d'ici très vite, sans arme et sans armure, je ne donne pas cher de ma peau. »

« Je suis le caporal Banners, je vais vous escorter. »

Je regarde mon sauveur de la tête aux pieds, il m'apparaît comme pour la première fois. Je bafouille de pâles excuses, et salue mon supérieur.

« Pardonnez-moi caporal, je n'avais pas vu votre grade, je suis heureux de retrouver un Marine de la Fédération Terran. »

« Mais nous le sommes tous ! » Il me regarda étrangement. « Repos Marine ! »

Son armure bleue, avec une bande rouge sur chaque épaule, me prouve la véracité de ses dires. Je suis vraiment soulagé, j'ai eu peur qu'il s'agisse d'un traître de Colonie.

Prenant le temps de me concentrer, j'entends à peine le caporal passer l'annonce radio de notre arrivée prochaine. Mon corps douloureux n'est pas loin de sa limite, j'espère seulement que les quartiers du Marshall ne sont pas très loin.

« Marine ? »

Je relève les yeux, visiblement, le caporal m'appelle depuis un petit moment. J'hoche la tête.

« Oui caporal ? »

« Je suis entré en contact avec le reste de votre compagnie, ils sont heureux de vous savoir en vie et attendent votre retour avec impatience. »

Je soupire.

« Je suis soulagé moi aussi, cette mission est vraiment incroyable, j'ai hâte de me reposer mes quartiers. »

Le caporal me souri.

« Je vous comprends, mais dépêchons-nous, le temps nous est compter, de plus, les zergs semblent venir à l'infini. »

« Colonie va tomber ? »

Il hausse les épaules, soit il ne sait pas soit il ne veut pas en parler, dans les deux cas, l'information ne m'intéresse pas plus que ça.

Nous quittons la carcasse fumante du transporteur, la cabine de pilotage est complètement écrasée, je sors du cratère formé par l'impact avec une petite pensée pour la civile. Bien qu'elle ne fût pas très utile, la protéger était mon devoir et j'ai échoué.

« Désolé infirmière ! Désolé capitaine ! »

Le caporale se retourne, je lui fais signe de continuer.

Je n'ai pas l'habitude de l'air lourd et chaud, j'ai encore soif. Je ne portes pas mon armure, je me sens si faible, si désarmé !

Chaque pas résonne dans mon dos, m'arrachant une grimace, j'ai l'impression de porter un baraquement de marines sur mon dos et mes épaules.

Epuisé, je m'adosse contre un mur de carbobéton : les planètes comme Colonie disposent du strict minimum pour démarrer la colonisation.

« Vous allez bien ? »

J'hoche lamentablement la tête, j'ai mal partout, j'ai soif, j'ai faim, je suis tellement fatigué, que des points lumineux danses devant mes yeux.

« C'est encore loin ? »

Ma propre voix me semble étranger, et sonne creux.

D'habitude, je me moque de ce genre de chose, mais là, où chaque centimètre se transforme en épreuve de survie affreuse, je préfère savoir.

« Une fois là-bas. » Il tend le bras et m'indique un véhicule tout terrain, à quelques mètres. « Nous serons dans mon véhicule. »

Je soupire de soulagement, je n'ai pas pensé que je suis dans Colonie, dans le Centre, c'est une ville moderne.

« D'accord, alors reprenons la route mon caporal. »

Les mètres s'enchaînent laborieusement, j'halète comme un vieux clébard quand enfin j'arrive à la voiture.

« Vous voulez boire ? »

« Affirmatif mon caporal ! »

Il me regarde, les yeux brillants, visiblement, il tente de cerner quelque chose de ma personnalité. Je baisse la tête, c'est mon supérieur, pas d'insolence déplacée.

Je bois avec avidité, alors que la voiture prend de la vitesse, les rues sont désertes, l'alerte à déclencher le couvre feu, et les colons sont réfugiés chez eux. Ils sont en sécurités, c'est une bonne chose.

Malheureusement, beaucoup sont morts à cause des traîtres, là-bas, derrière le Mur Intérieur.

« Caporal, vous savez que des traîtres à la Fédération Terran agissent ici, sur Colonie ? »

« Ah bon, des traîtres ? »

Je le regarde.

« Vous ne me croyez pas caporal ! »

« Marine, vous êtes en état de choc, vous avez subi de lourds dommages physiques et psychiques, je ne peux pas prendre votre parole au sérieux, c'est le constat de l'ordinateur médical. »

Je fulmine, il mise tout sur cet ordinateur de malheur au lieu de voir par lui-même. Jamais le capitaine n'aurait fait ce genre d'erreur !

« Pensez ce que vous voulez alors ! »

Je me tais, ne voulant pas être envoyé devant la Cour Martiale pour insubordination. Du coup, le voyage me paraît bien long, je laisse mon regard errer à travers la vitre. Dehors, la ville fantôme prend un aspect étrange. Les hauts bâtiments semblent se perdre dans le ciel orangé, ils semblent aussi s'éloigné de nous : ce n'est pas normal, je préfère m'en assurer.

« Caporal, vous... »

Le contact froid du métal d'une arme sur ma tempe me fait taire et me glace le sang une brève seconde. Puis, agissant par réflexe, je laisse aller ma tête en arrière, l'arme ripe, le coup par, la vitre explose, le caporal jure. J'ouvre la porte et m'élance dehors.

Le choc me laisse sonné, je me relève en vain, des Marines de Colonie arrivent d'un peu partout pendant que le tout terrain fait demi-tour.

Je suis foutu, et merde, je ne l'ai pas vu venir, je pensais que les traîtres étaient seulement de Colonie.

Je me laisse aller sur un mur d'un entrepôt militaire. Le corps à bout, je suis à genoux, tordu de douleur, un sourire désabusé sur mon visage : quel imbécile !

Le caporal me redresse sans ménagement, je suis me débat faiblement, le corps sans force.

« Vous êtes décidément increvable Marine ! »

Je lui crache dessus, et mon sang et ma salive glisse sur sa joue, son casque doit être dans la voiture. Il me donne un puissant coup de poing, je m'étale.

« Vous finirez par tout me dire Marine, j'en suis sûr. »

« Je vais te tuer ! »

Je le saisi à la cheville, mais un autre coup me terrasse, alors que les ténèbres m'entourent, j'entends un dernier ordre.

« Emmenez-le ! »
Je reprends connaissance alors que je sui traîné visiblement par des marines en blancs. Ils parlent entre eux, mais je ne comprends pas, leurs voix résonnent dans ma tête. J'ouvre un oeil, c'est un sol d'acier, qui recouvre les sols des baraquements, déroule sous nos pas.

Le bruit des bottes métalliques fait un boucan infernal, et je suis lamentablement tiré, sans force, un poids mort sans armure au milieu des traîtres.

« Où suis-je ? »

Je n'ai pas de réponse, seulement un rire dédaigneux et un coup, je sombre de nouveau dans les ténèbres.

Un frisson me réveille, j'ouvre un oeil, je sui dans une cellule, vide, froide, blanchâtre. Je suis allongé sur un lit étroit, des menottes à différences de phases aux poignets et aux chevilles. Je me laisse retomber sur le lit de métal. Ce sont des liens mis aux points par les gradés et les gars du labo militaires de la Fédération Terran. Le capitaine m'a dit un jour que ces liens agissent sur les nerfs. Je grimace, j'ai déjà ma colonne vertébrale douloureuse, et chaque respiration est une torture. Ces menottes sont contrôlées par mes bourreaux, je sais que le traître de caporal Banners doit être aux commandes.

Un bruit m'alerte, je me tourne ma tête, lâchant un petit cri inspiré. Je reconnais ce regard brun scrutateur.

« Cher Marines de la Fédération Terran, comment allez vous ? »

Je lui ne répond pas, mais le fusille des yeux.

« Vous avez perdu votre langue cher collègue ? »

« Donne moi une arme traître, et je te ferais ravaler tes paroles ! »

Il me sourit.

« Vous êtes une énigme mon ami, votre survie est une erreur, mais malheureusement, je me dois de savoir ce que vous savez. »

Je comprends rien à cette histoire.

« Que veux tu ? Me tuer ?»

« Non, je veux savoir ce que vous savez, qui êtes vous ? Où sont les données de votre équipe ? »

« Quoi ? » Les choses m'échappent. « Tu as déjà les données, elles étaient dans mon armure, le coffret secret que tes hommes ont forcés. »

Il me regarde, au fond de ses yeux, toujours cette lueur qui tentent de me jaugés.

« Je me demandes si vous dites la vérité, votre sincérité est telle, que parfois, j'ai du mal à imaginer que vos êtes un espion. »

« Un espion ? »

Je ne comprends décidément plus rien, pourquoi ce traître me prend pour quelque chose que je ne suis pas ! Je suis un Marines de la Fédération Terran, rien qu'un Marines.

« Allons, ne faites pas l'ignorant, vous savez que les données n'étaient pas dans votre armure, ou vous les avez mises ? Elles sont beaucoup trop dangereuses, votre expédition était une menace, mais votre survie est une catastrophe pour nous. »

« Mais vous avez les données, je les ai pas ! »

Je m'énerve et les liens s'attaquent à mes nerfs déjà fragilisés et douloureux, je me tors dans un spasmes sur mon lit. De la sueur froide coule le long de mes tempes, je me sens mal, je frisonne, j'ai besoin rapidement se soin, même lors de mes classes je n'ai pas autan subi !

« Je vais tout savoir mon ami, je vais vous scruter le crâne avec ma sonde neurale, bien entendu, cela pourra vous tuer ou vous laisser handicaper, mais cela n'est pas mon problème. »

« Pourquoi ? »

Je veux savoir, je ne comprends plus rien à cette mission, visiblement, tout est étrange, il y a des non dits et des choses cachées.

« Cette simple mission sur Colonie est bien plus secrète que tout, mais je suis sûr que vous le saviez, vous êtes étonnant mon ami, perdre un élément aussi bon que vous est dommage, mais j'ai besoin de vos souvenirs, j'ai besoin de ses données. »

Je saisi pas, que cherche-t-il vraiment ? Le caporal Banners est visiblement sous les ordres de quelqu'un ? Mais de qui ? Et pourquoi ? Quels buts poursuivent-ils ?

Le caporal s'approche de moi et me plaque la tête contre l'acier de mon lit, la douleur traverse mon crâne.

« Je vais savoir ce que cache votre tête, ce que garde votre cerveau. » Il me sourit. « L'expérience est douloureuse, mais ne vous en faites pas, c'est le cadet de vos problème. »

Il reste un moment, puis il s'en va, me laissant là, à moitié agonisant.

Je ne comprends rien, est-ce la fin ? Ma mission n'a pas échouée vraiment car ils ne possèdent pas les données, mais où sont-elles ?

Capitaine, je crois que cette fois je viens vous rejoindre, cette douleur est trop forte !

Je me retiens de hurler, mais un violent spasmes me traverse le corps, j'halète comme un sale clébard, à moitié paralyser par la violence du mal.

Merde que quelqu'un m'achève !

Je tente vainement de me levé, mais mon corps refuse le moindre mouvement, je ne peux que rester là, allongé sur mon lit, dans ma cellule, impuissant. Le piètre effort que j'ai fourni me donne la nausée et le tournis.

Le décor se fragmente autour de moi dans un une spirale de couleur pastelles, je sombre dans un sale sommeil cauchemardesque.

La porte qui s'ouvre me tire des limbes de mes rêves sans queues ni têtes ! Je tourne la tête et ouvre les yeux : la lumière crue m'agresse la rétine. Je grogne et faisant volte face.

« Allons mon ami, ne faites pas votre mauvaise tête, vous en avez plus pour longtemps ! »

Cette voix, je la reconnais, ce n'est pas un cauchemar, je suis vraiment prisonnier par des confrères, ils vont vraiment m'ouvrir la tête avec une sonde neurale !

« Sales traîtres ! »

Ma voix est caverneuse, j'ai la langue si pâteuse, que j'ai l'impression d'en avoir deux. Je préfère crever que de le montrer le moindre signe de peur ou de faiblesse.

Capitaine, je ne faiblirais pas !

« Vous êtes vraiment incroyable ! » Le caporal Banners fait un bref signe de la tête. « Votre dévouement force l'admiration. »

Deux hommes entre à leur tour dans mon étroite cellule, ils se penchent sur moi, après quelques instants, je suis assis, ma tête me tourne, mes membres sont engourdies, mais je n'ai plus les liens énergétique, seulement des bracelets de métal froid.

« Voilà, je vais vous menez à votre salle d'interrogatoire. »

Je me lève, les deux hommes, sûrement des marines sans armures, des traîtres à la Fédération Terran, me maintienne fermement. J'ai la désagréable impression d'être un mouton que l'on mène à l'abattoir, aussi impuissant et sans force que la pauvre bête.

« Vous êtes vraiment des sales vendus, je vais vous tuez de mes mains. »

Je n'ai que des sourires comme réponse, ils semblent pas vraiment effrayés par mes propos vide de sens.

Je sens de la colère montée en moi, je dois mourir, je ne veux pas leur faire ce plaisir de tout dire, personne ne peut résister à la sonde neurale.

Je suis traîné dehors de ma cellule, mes pieds ne suivent pas le rythme des Marines en civil, mes chaînes résonnent sur le sol métallique, faisant vibré tous les os de mon corps dans une douleur atroce.

Je regarde autour de moi, je suis dans une espèce de couloir, d'autres cellules sont là, apparemment vides. Je passe une autre porte, nous sommes maintenant dans un autre couloir, plus grand, plus large, mais sans personnes. Je suppose que nous sommes dans une base abandonnée, je ne sais pas si je peux survivre, même si je m'échappe, mais comme dit le capitaine : il faut le faire avant de conclure !

Je respire le plus fort que je peux, puis je rassemble mes forces, je me remets debout et d'un geste rapide et douloureux, j'entoure ma chaîne autour de la gorge d'un de mes porteurs. Malgré mon physique diminué, je lui brise les cervicales en grognant. Son pistolet est à ma portée, mais les deux autres soldats réagissent.

Je me laisse tomber au sol, la première balle résonne dans ma tête et dans le couloir, mais ne touche personne. Je suis déjà à moitié sonné d'avoir chuté sur les fesses, avec un cadavre sur les genoux.

« Ne le tuez pas ! »

L'ordre se répercute dans le vide des longs couloirs, je le savais, cet enfoiré me veut en vie, il veut fouiller mon cerveau !

Un coup de matraque me brûle les nerfs déjà endommagés, je grimace et tire encore deux fois, avant de retomber au sol. Ma main est écrasée, je grogne de douleur : la botte du caporal est impitoyable.

« Vous êtes décidément beaucoup plus dangereux que je ne le pensais. »

D'autres gardes arrivent et me soulève sans ménagement, je sens le désespoir m'accabler, j'ai tout tenté, mais je suis encore vivant, enfin presque.

Un coup de poing terrible me fait tomber à genou, je ne tiens plus sur mes jambes, mes gardes doivent redoublés d'effort pour me maintenir droit. Du sang goutte de ma blessure.

« Tu aurais du m'abattre Banners, moi je te raterais pas ! »

« Votre prétention est sans limite, mais je ne fais jamais deux fois la même erreur ! » Il me regarde avec un sale sourire. « Bonne nuit Marines de la Fédération ! »

Je sombre dans les ténèbres sans avoir pu réagir.

Je reprends mes esprits alors que je suis maintenu dans une espèce de fauteuil de soin. Les liens sont si serrés que j'ai l'impression que ma tête va exploser. Mes poignets et mes chevilles sont douloureux, mais depuis le temps que je suis mal, je commence à ne plus vraiment y prendre garde.

On s'affaire autour de moi, des ombres chuchotantes à la limite de ma vision. Je respire avec difficulté, même, avec douleur : mais que ce passe-t-il donc ?

Je regrette de m'être fait exploser le caisson par les zergs, lors de leur embuscade, parce que mourir maintenant, je trouve ça insultant.

Un visage s'avance vers moi, je reconnais cet enfoiré de Banners, je me crispe, mais je suis bien incapable de faire quelque chose, je suis prisonnier !

« Alors mon ami, vous êtes prêt pour votre traitement ? »

« Je ne sais rien ! »

« Evidement. » Sa voix est douce amère et son sourire torve. « Je sais que vous ne savez rien, que vous êtes un Marines de la Fédération Terran. »

Il ne comprend rien, j'ai beau lui dire, mais son crâne de piaf refuse d'admettre que je ne suis qu'un matricule parmi les millions d'autres, un anonyme parmi la foule de Marines.

J'ai peur d'un coup, et je m'en veux. J'ai rarement peur, quand je mène un combat, la mort est un risque que j'accepte de prendre, mais là, attaché comme un animal, avec une sonde dans le cerveau.

« Non, capitaine, je veux pas finir comme ça ! »

J'entends le rire du caporal, un rire moqueur, sa voix est acerbe, voir humiliante.

« Ecoutez vous suppliez un mort, vous êtes pathétique ! »

Je contracte mes muscles au maximum pendant quelques secondes, je veux sortir de ce piège, je ne suis pas un rat de laboratoire !

Un des médics s'approche alors et m'enfonce une aiguille dans le bras, je grimace et grogne.

« Qu'as-tu fais ? »

Ma voix semble soudainement distante, je sens mes quelques maigres forces restantes me quitter.

« C'est un calmant, vous semblez redoubler de force quand vous êtes acculé ! »

La réalité déjà étrange se trouble derrière un filtre cotonneux. Les voix deviennent inaudible ou presque, et le peu que j'entends résonne dans mon crâne, sans queue ni tête.

Le temps lui-même semble perdre sens : je me sens bien, je sais que c'est virtuel, que se sont mes ennemis, mais au moins, ma mort ne sera pas dans la douleur.

Au fond de moi, je sens quelque chose qui s'agite, comme un feu soudainement ravivé. Je fermes les yeux et respire profondément. J'ignore depuis combien de temps ils m'ont attaché ici, mais d'un coup, je me sens très bien, très alerte.

L'effet du calmant se dissipe, et une autre effet s'active : je reconnais un mélange de boost, mon corps ne va pas apprécier ce coup de fouet du destin, mais pour le moment.

Je force sur mes liens comme un fou, hurlant ma rage et ma colère, qui envahissent mon être tout entier. J'entends des cris de surprise.

« Mort aux traîtres ! »

Ma voix est déformée, je me sens comme un fauve enragé. J'attrape l'accoudoir de mon fauteuil et je frappe un des médics, il s'effondre. Je saisi son corps et le lance au travers de la vitre, qui éclate dans un bruit assourdissant.

La panique gagne la salle, j'entends des bruits de bottes venir en renfort, je me glisse dans les ombres de la pièce. Pour une fois, je suis heureux d'être dans un endroit assez sombre.

La lumière des torches à plasma déchire les ténèbres, deux gardes, en uniforme de Colonie s'approchent. Se ne sont pas des professionnels, sûrement des apprentis Marines. Je me jette sur eux rapidement et lourdement. D'un coup de coude, j'éclate la tête du premier, le deuxième se relève et tente de me mettre en joue. Aisément, je le désarme et lui casse le poignet. Je mets fin à ses hurlements de douleur d'un coup de pied dans torse.

Une voix hurle dans leur émetteur radio, je me saisi de l'un d'eux.

« Ici le caporal Banners ! Où est le prisonnier ? La base a été infiltrée, évacuez ! »

« Pas sans toi mon ami ! »

« Vous ? »

« Oui, j'arrive, j'ai avec moi une sonde neurale, je vais te forger le cerveau avec une de mes balles. »

Je brise la radio avec mes doigts, et arme mon fusil. Je dois me dépêcher, bientôt, le boost ne fera plus effet, et alors...

Je préfère ne pas y penser, et je fonce dans les couloirs, une certaine agitation règne : des panneaux signalétique clignotent rouge, une alarme résonne !

Je ne sais pas où est Banners, mais je dois le trouver. Rapidement, j'attrape un des fuyards en blouse blanche, quand il me voit, son visage se décompose.

« Parle ! »

Ma voix est sans appel, et le canon froid de mon arme sur sa nuque doit l'alerter de la précarité de sa situation d'homme vivant.

« Le caporal Banners est aux hangars C-22, dans le bloc est. » Il m'indique un couloir à droite. « Il est parti là après votre injection. »

« Qui est ici ? »

« On sait pas, c'est un espion. »

« La Fédération ? »

Il me regarde, tentant de discerné si je me moque de lui ou pas, puis il fini par lâcher.

« Non, c'est une autre faction, j'ignore laquelle. » Il me regarde. « Laissez moi partir, je ne fais qu'obéir aux ordres ! »

« Moi aussi. »

Je lui brise le cou d'un geste rapide et sans douleur. Comme disait le capitaine, tues le plus d'ennemi à chaque bataille, ainsi, à la prochaine, ils seront moins nombreux.

Comme toujours, les paroles de mon ancien capitaine sont pleines de sagesse.

Je m'élance dans le couloir de droite, à la recherche de mon cher ami caporal.

Le lieux sont moins peuplés que je le pensais, je rencontre peu ou pas de résistance. Je passe devant un poste de garde, malgré mes souvenirs éparses et flous, je parierais que c'est par là que j'ai été traîné, lors de mon arrivé.

Le poste de garde est dévasté, les gardes gisent au sol, morts. Je comprends alors pourquoi personne ne m'attaque.

Je pousse mon avancée jusqu'aux hangars, j'entends des cris, des ordres, il y a des traîtres dans leurs armures blanches. Je soupire, sans mon armure, m'y frotter tiens du suicide, et pourtant...

Je me glisse de coin sombre en coin sombre, visiblement l'espion à saboter le système de transmission et de transport d'électricité. Seul les lampes à plasma crèvent la pénombre.

J'aperçois Banners, il parle avec un hologramme, sûrement un coup de fil de la dernière chance. Je ne dois pas le laisser filer. Je respire tranquillement, les nombreuses douleurs de mon corps commencent à revenir, je ne dois pas traîner !

J'arme mon fusil, je vise la tête, et je presse la détente. Les coups de feu résonnent dans les hangars, les lampes s'affolent dans tous les sens, je retombe au sol, foudroyé par une vive douleur. C'est la fin, mais j'ai fait ce que je devais.

Une violente explosion secoue les lieux, je vois des débris me tombés dessus, finalement je suis toujours prisonnier, je suis sûrement même condamné, mais je ne peux plus lutter.

Je ferme les yeux, souriant, j'ai tout donné, je suis mort en Marines de la Fédération, et mon capitaine peut être fier de moi.
Je me sens trop mal, mais visiblement je suis vivant. Je tousse si fort, que j'ai l'impression de me briser. Que de douleur et de souffrance !

Je n'ouvre pas les yeux, trop faible pour le moment, je ne sais même pas où je me trouve, je sais seulement qu'un drôle de silence m'entoure depuis mon retour à la vie.

J'attends encore un peu, je ne sais pas combien de temps, j'ignore tout, je sais seulement que le caporal est mort, que les hangars se sont effondrés sur moi, du moins en partie. Mais je ne suis pas mort, la faucheuse ne semble pas ravie de m'avoir de son côté.

J'ouvre finalement un oeil, il n'y a que la nuit et la poussière. Après un moment, je distingue les débris immense qui sont au-dessus de moi : aucun ne semble m'écraser, la douleur n'est du qu'aux effets secondaires de ma prise de boost involontaire.

Hum, quelqu'un voulait me voir m'enfuir, mais je me demande bien qui ? Un de mes camardes de la Fédération Terran ?

Au fond de moi, un fol espoir m'envahit, on va peut-être venir m'aider, peut-être que tout ceci est enfin terminé !

Un bruit m'alerte, mais dans mon état je ne peux guère bouger, je tentes seulement de paraître le plus mort possible, peut-être arriverais-je à tromper l'ennemi ?

Quand le combat est perdu d'avance, tenter de tromper l'ennemi pour mieux le détruire ensuite !

C'est une des phrase que le capitaine nous disait parfois, même s'il savait que notre rôle à nous, les Marines, c'est plutôt de tirer dans le tas, plutôt que de réfléchir.

Je ne sais pas vraiment ruser, mais paraître mort n'est pas difficile, dans l'état ou je suis...

Une lampe déchire l'obscurité poussiéreuse où je me trouve, sous les débris. Habilement, une ombre se glisse jusqu'à moi. On me prends le pouls, d'un mouvement rapide, je saisi le Fantôme avant qu'il puisse agir.

« Tues moi ou je te brise le bras ! »

Ma voix n'est qu'un grincement rauque, ou se mêle une espèce de supplication, je me déteste.

« Te tuer ? »

Derrière l'équipement du Fantôme, je ne vois rien, mais je distingue une légère surprise dans la voix.

« Je n'ai pas l'intention de vous éliminez, vous êtes quelqu'un de très intéressant. »

« Vous êtes de la Fédération Terran ? »

« C'est compliqué à expliquer, mais je suis pas un ennemis. »

J'ai du mal à le croire, je n'ai pas vraiment eu de chance avec les autres jusqu'à présent.

« Je n'y crois pas, je sais que tu es un ennemi, mais je n'ai pas vraiment de force pour me défendre. »

« Allons mon ami, je peux vous assurer que je suis de votre côté, en attendant, on va vous sortir de là ! »

D'autres personnes arrivent, des Marines, mais je ne vois pas leurs armures dans la pénombre, ils me soulèvent sans gestes brusques.

« Amenez le au vaisseau, je dois encore trouver le caporal ! »

Ce Fantôme veux tuer celui à qui j'ai explosé la tête. Je parle d'une voix chevrotante.

« Le caporal Banners est mort, je l'ai tué moi-même ! »

Je rigole, torturer à chaque secousse.

« Je lui ai exploser le caisson à cette enflure. »

« Vous l'avez abattu ? »

« Affirmatif lieutenant ! »

« Incroyable. »

« Je suis un Marines de la Fédération Terran, il n'y a rien d'impossible à ceux qui agisse avant de réfléchir trop ! C'est ce que me disait le capitaine. »

Je me sens trop faible, j'ai trop forcé, mon corps me fait tellement mal, que j'ignore si un jour je pourrais sentir autre chose que cette affreuse douleur.

Je veux tenir le coup, mais je me sens transporter à travers un corridor, je regarde par delà les vitres : l'espace, de l'autre côté, une immense boule se scories de découpe : Colonie !

Je sais pas où je suis, mais je ne peux plus rien faire, je me sens aspirer dans les ténèbres.

J'ouvre lentement les yeux, je suis dans une chambre, assez étroite et sans luxe, mais le lit est assez douillet. Je n'ai pas de lien, ni aux chevilles ni aux poignets.

Après quelques minutes, je me mets assis, la tête me tourne violemment, et je grogne de douleur. Je respire un bon coup, je me sens un peu mieux, mais j'ignore encore où je suis et avec qui ?

Dans la pièce où je suis, il n'y a aucun signe, ni drapeau, ni symbole, seulement des murs gris. La porte glisse dans un léger sifflement, je découvre avec stupéfaction la personne qui entre.

« Alors, vous allez mieux ? »

« Tu es vivante ? »

Elle me sourie, l'infirmière de Colonie est juste devant moi. Je me frotte les yeux.

« Je suis en vie mon ami, même si je vous ai laissé dans une situation plutôt mauvaise. »

« Tu n'es pas infirmière, j'en suis sûr. »

Elle s'assoie à mes côtés, je me masse les tempes, mon cerveau et mes nerfs sont encore douloureux.

« Je suis effectivement plus qu'une infirmière, et je dois vous avouez une chose. »

« Quoi ? »

« Votre mission est un succès ! »

« Quoi ? » Je ne comprends rien, je la regarde sans trop y croire. « Ma mission ? »

« Oui Marines, les données cryptées sont arrivées entre les mains du Marshall, il vous attends dans la salle de réunion, avec d'autre personnes. »

« Vous êtes de la Fédération ? »

Elle pose sa main sur la mienne et me tire en avant, me forçant à me mettre debout.

« Venez, je pense qu'on vous donnera les explication nécessaires. »

Sans vraiment comprendre, je la suis dans les couloirs sans vie ni tableau, il n'y a rien d'autre que le bruits de nos pas qui résonnent. Il règne une atmosphère que je juge dérangeante, mais apparemment, cela ne dérange pas l'infirmière.

Elle s'arrête et pose sa main et son oeil sur un appareil d'identification, je suis surpris, une telle sécurité pour une base vide. La voix robotique annonce d'une voix neutre.

« Code génétique accepté et reconnu, Lieutenant Fays bienvenu. »

D'un coup, je lui lâche la main, il y a comme un déclique dans ma tête. Je salue militairement le soldat que j'ai devant moi, mon supérieur.

« Pardonnez mon insolence Lieutenant, je me serais comporté autrement si j'avais su ! »

Elle me regarde un peu surprise.

« Marines ? Que vous arrive-t-il ? »

« J'accepterais les sanctions que vous jugerais bon de m'infliger pour mes multiples manquement d'étiques et mon insolence ! Je vous prenais pour une civile. »

Elle secoue gentiment la tête.

« Ne soyez pas si stricte Marines, je ne suis pas offensée. »

Je ne comprends pas son attitude, mais maintenant je serais plus attentionné à mes propos.

« Je vous remercie lieutenant, je surveillerais mes propos dès à présent. »

Je la salue à nouveau, je ne saurais dire, mais elle à l'air déçue. Elle me regarde, me salue, puis passe enfin la porte.

La salle de réunion est assez longue, une table d'acier simple, avec quelque poste holographique, une carte en hologramme, et un ordigref, pour les comptes rendus.

Simple et efficace, sans fioriture, le genre que j'aime.

Avec le lieutenant, il y a deux autres hommes, et également un hologramme indistinct, dans un halo bleu vert.

La femme, sans autre forme de protocole, m'annonce d'une voix enjouée.

« Voilà le Marines qui a permis la récupération des données cryptées, il a aussi déjoué les plans de Banners. »

Les hommes se tourne vers moi, sourire aux lèvres. L'un d'eux, le plus grand, plus sec, le plus blanc, il a l'air d'un haricot vert un peu fané. Ses cheveux court et gris lui donne l'air sévère malgré tout.

« Je suis le Commandent Anders, j'ai eu vent de vos exploits, et je suis heureux de vous savoir vivant. »

Je salue, selon le protocole.

« Commandant, c'est avec honneur que j'ai servi la Fédération Terran et rempli la mission selon les ordres. »

Il me regarde, un peu surpris, mais continue.

« Ne soyez pas si protocolaire Marines. »

« Désolé Commandant, j'applique le protocole nécessaire et obligatoire dans une telle situation, je ne veux pas commettre d'autres bévues. »

« D'autres ? »

« J'ai malheureusement, sans le savoir, manqué plusieurs fois de respect au lieutenant Fays, par mes propos et mes attitudes, j'accepterais toutes les sanctions que vous jugerez nécessaires. »

Je salue à nouveau, maintenant, je me sens mieux : tout est dit !

Le commandant Anders me regarde, et me propose, d'une voix sympathique.

« Laissons cela de côté mon ami, et asseyez vous, je pense que vous devez avoir quelques explications. » Il me désigne le deuxième homme. « Voila le Marshall Garvers et... »

Je bondis de mon siège, et salut plusieurs fois cet homme, à l'aise dans un ensemble bleu sombre, une casquette bleue et un cigare éteint aux bouts de ses lèvres rouges.

Il est un peu rond de tête, plus petit et plus large que le commandant.

« Marshall Garvers, je suis heureux de vous savoir en vie, j'ai vainement tenté de vous rejoindre, mais il y a eu des complications. »

Gêné, le Marshall me souri, serrant entre ses dents son cigare.

« Allons, allons mon ami, prenez place, nous allons vous raconter une histoire. »

« Une histoire ? »

Je ne comprends plus vraiment tout ça, les choses se compliquent, et moi je n'aime pas le compliquer.

« Oui, une histoire passionnante. »

« J'ai bien peur que le temps nous manque, allons droit au but commandant. »

Cette voix étrange, comme venu de l'intérieur de moi-même, semble venir de l'hologramme. Je me sens soudainement moins confiant, comme si un oeil aveugle me scrutait depuis l'intérieur.

« C'est quoi cette voix ? »

«Hum, vous l'avez entendu ? »

Je crois qu'il se moque de moi, mais visiblement, les gradés sont sérieux, et ils me fixent avec perplexité.

« Oui, une voix étrange, qui vous... »

Je secoue la tête, et me détend, j'ai sûrement rêvé, j'ai encore des douleurs, et mon corps et mon esprit ne sont pas très frais. Je fais un signe, invitant le commandant à poursuivre.

Je prends alors place, sans avoir vraiment tout compris la situation : qui sont ces gens ?

« Bien, comme vous l'avez déjà devinez, votre mission n'était pas une simple mission de récupération, il y avait derrière une façade simpliste, un véritable enjeu. »

Il me regarde, se mettant assis à mes côtés, le lieutenant Fays également.

« Je me doute qu'il y a quelque chose, cette mission est devenue très compliquée d'un coup. »

Il me met une main amicale sur l'épaule, et le Marshall mâchouille gentiment son cigare, il a l'air détendu. Les deux hologrammes sont à présent silencieux.

« Je me doute, les félons n'ont pas du beaucoup apprécié votre survie. » Il ri. « Elle n'était pas prévue, votre survie. »

« Ah bon ? »

« Oui, nos ennemis n'ont pas beaucoup apprécié que nous enquêtions sur Colonie, d'ailleurs leur réplique a été sanglante, ils ont piégés leur transporteur, il a explosé et les zergs ont été lâchés sur vous. »

« Quoi ? Lâchez ? »

Je serre le poing et me lève en grimaçant.

« QUOI ? »

Le commandant me calme, et continue d'une voix posée.

« Oui, nos ennemis sont organisés et ils possèdent de nombreuses ressources. »

« Je comprends toujours pas ! Comment on peut lâcher des zergs ? »

Je sens la colère faire diminuer ma douleur.

A son tour, le Marshall prit place autour de la table, les deux hologrammes se redressèrent un instant. Il mâchouille son cigare puis me demande.

« Vous savez quelque chose sur un dénommé Samir Duran. »

« Le super traître ! L'homme à détruire, un ennemi de la Fédération Terran. »

« Oui, je sais ce qu'en dise les programmes Fédéraux, mais la réalité est un peu différente, même si Samir est un traître, savez vous pourquoi ? »

« Non, il a trahi les Terrans et la Fédération. »

En quoi le fait d'en savoir plus était important : trahir est suffisant pour mourir !

« Eh bien, Samir Duran travaillait pour son compte, il cherchait à produire une race ultime, il a même trahit Kerrigan. »

Cette fois, je me m'éloigne de la table, fixant toutes les personnes présente : tout ceci devient trop dangereux, trop étrange je préfère ne pas être mêlé à de telles histoires !

« Je préfère ne pas en savoir plus, il a des histoires qu'il vaut mieux fuir. » Je les remercie. « Merci, je préfère être déposé sur une planète de la Fédération, je resterais simple Marines. »

« J'avais raison, cet homme est un simple soldat, il n'a guère de place dans un univers complexe comme le notre. »

L'hologramme étrange a raison, il m'a percé à jour.

« La voix bizarre à raison, je ne suis pas à ma place ici. »

« Voix bizarre ? » L'hologramme paraît surpris. « Je suis un protoss humain, il est normal que ma voix vous paraisse étrange. »

Je me fige un bref instant, j'ai entendu des histoires assez horribles sur la race des protoss, je préfère ne rien laisser voir.

« Bon, peut importe, je dois partir, je dirais rien à personne, mais réfléchir c'est pas mon trucs, je suis un Marines. »

La femme paraît déçue, le Marshall hoche la tête, son cigare toujours éteint, le Commandant soupire.

« Bon, si c'est votre choix, je ne peux pas m'y opposé, mais dans tous les cas, je vous remercie, au nom de notre comité, des efforts que vous avez fournis lors de cette mission. »

D'un coup, un troisième hologramme s'allume, me coupant la parole ma réplique.

« Ici Raynor, envoyez moi du renfort sur Pandigra, j'ai peur que les choses se soient passablement compliquées. »

« D'accord, de toute manière nous partions pour Harmuis, y déposer un de vos confrères, un fier Marines de la Fédération. »

« Dépêche toi au lieu de parler Andrew, tu es commandant alors commande ! »

Le ton acerbe et autoritaire me surprend, mais le commandant ne semble pas s'en offusquer, il sourit même.

« Okay Jim, ne t'énerve pas, j'envoie le lieutenant Fays et son équipe, ils reviennent de la base de Banners, ils sont prêts. »

« Et Banners ? »

« Il est mort Jim, notre cher Marines nous l'as envoyé ad patres ! »

« Bien joué, cet homme est un atout majeur pour nous, j'espère qu'il va rester, ici Raynor terminer. »

J'en crois pas mes oreilles, ni mes yeux : une légende vivante là !

« C'était Jim Raynor ? »

Je suis complètement sous le choc, je croyais qu'il était mort, je n'arrive pas à y croire !

« Oui, c'était lui, il est un des membres imminents de notre cher Agence. »

« Une Agence ? »

« Oui, nous sommes une agence indépendante, nous sommes un peu les gardiens de la fédération, sans être avec, mais sans être contre, nous veillons aux biens des autres. »

Le commandant Anders à l'air ravi de la situation.

« Et Colonie ? »

« Oui, il y a des dissidents, un groupuscule qui oeuvre contre la Fédération, mais qui agit de l'intérieur, ils sont à la solde de Samir Duran, et parfois de Kerrigan, nous sommes en grave danger, et parfois, nous avons besoin de personnes exceptionnelles. »

La jeune femme lieutenant se rapproche à son tour.

« De personne comme vous Marines ! »

« Moi ? »

Le commandant et le Marshall me regardent, et la voix bizarre, celle du mystérieux protoss me surprend.

« Alors décides toi humain, Raynor et Phénix sont en danger, il faut les secourir ! »

Je n'hésite plus : on refuse pas d'aider un Marines, encore moins Jim Raynor !

« D'accord, je viens avec vous. »

Capitaine, ais-je pris la bonne décision ?

Après tout, cette décision est logique, c'est la continuité d'une telle mission, et puis j'aimerais savoir ce que contienne les données.

« Je vais aider Raynor, ensuite vous me raconterais tout ? »

La jeune femme est tout sourire.

« Je vous parlerais dans le transport, venez. »

Le Marshall et le commandant s'inclinent légèrement, les deux hologrammes aussi, il y a un léger sentiment de bien être qui m'envahit. « Alors allons y ! »

« Oui, je vais vous montrer l'armurerie ! »

« Bonne idée. »

Je m'élance dans le couloir, devant, la jeune femme paraît heureuse de partir au combat, je suis également assez satisfait.

Quelque part je change, j'apprends petit à petit à m'interroger sur le pourquoi des choses.

Je pense que le capitaine y est pour quelque chose, au fond, tout ces phrases n'ont-elles pas un double sens ?
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